Au Bénin, les responsables des parcs nationaux de Pendjari et de W achèvent la pose des colliers satellitaires sur 25 éléphants et 14 antilopes. L’initiative vise à améliorer la protection de ces espèces, menacées par le braconnage et le terrorisme, et à réduire les conflits hommes-faune.
Au Bénin, les mouvements d’une partie de la population d’éléphants et d’antilopes seront désormais suivis à la trace. Et ce, grâce à des colliers satellitaires. Dans le parc national de W, aire protégée située à cheval entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, vingt éléphants et quatre antilopes ont récemment été équipés de ces dispositifs. Ils permettront de collecter des informations utiles pour renforcer leur protection, ainsi que leur relation avec l’homme. Des colliers satellitaires ont également été posés sur cinq éléphants et dix antilopes dans le parc national de la Pendjari, située au nord-ouest du Bénin.
L’opération qui s’achève désormais a duré trois semaines. Selon José Tonato, le ministre béninois du Cadre de Vie et du Développement durable, l’expérience menée par les vétérinaires spécialisés et les équipes des parcs nationaux favorisera également l’écotourisme.
Un projet soutenu par plusieurs organisations
« L’installation des colliers satellitaires sur les éléphants et les antilopes du parc national du W-Bénin a été financée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et The Elephant Crisis Fund. Dans le parc de Pendjari, l’opération a bénéficié du soutien de la Fondation Wyss, The Elephant Crisis Fund, de la Wildcat Foundation, de la Fondation des savanes ouest-africaines (FSOA), et de National Geographic Society », indique African Parks, l’organisation de conservation qui gère les deux parcs nationaux.
À Pendjari, le projet de conservation de la faune grâce à des colliers satellitaires intervient alors qu’un projet de réhabilitation et de valorisation de l’aire protégée est en cours de développement. Cette initiative, lancée en avril 2020, permettra par ailleurs de préserver d’importantes zones humides dans le parc national Pendjari de 4 800 km2. Ces zones sont essentielles pour un certain nombre d’espèces locales, notamment les guépards, les buffles, diverses espèces d’antilopes et plus de 460 espèces d’oiseaux.
Un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial
Le parc national W, limitrophe du parc de Pendjari recèle également une riche biodiversité. D’une superficie totale de 50 000 km2, il abrite en plus de l’éléphant et de l’élan de derby (considéré comme la plus grande antilope d’Afrique, Ndlr), des espèces de mammifères comme la girafe, le buffle, etc. De nombreuses espèces de gazelles sont repérées chaque jour dans le parc par des grands félins comme le lion ou le léopard. Des espèces de singes comme le babouin anubis et le patas profitent aussi de la riche flore du parc national du W-Bénin inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Inès Magoum