Le gouvernement béninois déploie un nouveau programme pour améliorer la résilience des populations urbaines face aux effets des dérèglements climatiques. Le Pavicc est implémenté dans quatre villes du Bénin, présentées comme étant les plus vulnérables aux effets des changements climatiques (Cotonou, Sèmè-Kpodji, Comé et Bohicon). La réalisation de ce projet s’étendra sur six ans et sera financée grâce à un prêt de l’Agence française de développement (AFD).
Cotonou sera bientôt en chantier. La grande ville portuaire située sur la côte sud du Bénin est le point de départ des travaux de la composante infrastructurelle du Programme d’appui des villes au changement climatique (Pavicc). Mis en place par le ministère du Cadre de vie et du Développement durable, ce nouveau programme vise précisément à améliorer la résilience des villes béninoises particulièrement exposées au changement climatique, à travers un appui technique à la planification urbaine et la réalisation des ouvrages durables.
Quatre sont concernées par le programme. À Cotonou, sont prévus la construction d’une canalisation d’eau 9,6 km et le revêtement de 6,2 km de route par des pavées. À Sèmè-Kpodji au sud-est du pays, les travaux porteront sur la réalisation de 9,9 km de voirie pavée et de 23,9 km de caniveaux. Au sud-ouest dans la ville de Comè, il s’agira de la réalisation de 3,2 km de voirie pavée et de 3,9 km de caniveaux, la réhabilitation de 8 places traditionnelles, et l’agrandissement d’un collège. Dans la quatrième ville du programme, à Bohicon dans le sud du Bénin, les travaux porteront sur l’extension d’un collecteur d’eau pluviale de 10,6 km et l’aménagement urbanistique et paysager d’une promenade de 8 hectares le long du collecteur.
Le Pavicc devrait à terme bénéficier directement à 120 000 personnes
Le Pavicc est constitué de quatre composantes au total. Outre sa composante infrastructurelle, ce programme comprend également des volets sur la planification urbaine, le renforcement des capacités locales et nationales et en fin la mise en œuvre, qui passe par la sensibilisation des municipalités et des populations sur mesures environnementales des travaux. Prévu sur la période 2018-2023, le Pavicc devra à terme, bénéficier directement à près de 120 000 citadins.
La mise en œuvre de ce projet est financée par l’Agence française de développement (AFD), à travers un prêt de 58 millions d’euros accordé à l’État béninois. Le Pavicc est ainsi le deuxième projet de ville durable que la France finance dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en l’espace de cinq ans. En septembre 2015, Paris avait accordé une subvention de 8 millions d’euros au projet « Porto-Novo, ville verte ». Alliant planification urbaine, création d’espace public, amélioration des conditions sanitaires et lutte contre les inondations, ce projet dont l’échéance est fixée pour 2022 va contribuer à une plus grande résilience face au changement climatique de la capitale béninoise.
Boris Ngounou