Le nouveau code d’électricité vient d’être adopté à l’Assemblée nationale béninoise. Outre l’ouverture du secteur énergétique aux investisseurs privés, le texte ouvre la voie au développement de la filière solaire. L’enjeu étant la préservation des forêts, la lutte contre la pollution et la réduction des gaz à effet de serre.
Le Bénin dispose désormais d’un meilleur cadre institutionnel, propice au développement des énergies renouvelables. Les députés de la huitième législature ont adopté, le 4 février 2020, un nouveau code d’électricité en République du Bénin. Le nouveau texte apporte beaucoup d’innovations dans le secteur, notamment l’ouverture du marché aux investisseurs privés. Ces derniers pourront, au même titre que la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), s’investir dans la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’énergie électrique.
Outre l’esprit de compétitivité, garantie par ce nouveau cadre règlementaire, ce sont surtout les énergies renouvelables qui vont profiter du coup de pouce. « Notre ancien code ne permettait pas de prendre en compte les initiatives privées de production d’énergies renouvelables. Je veux prendre l’exemple de l’Alliance solaire internationale à laquelle le Bénin a adhéré, cela permet de faire évoluer les choses dans le domaine du solaire », a déclaré le ministre de l’Énergie, Jean-Claude Houssou, présent à la plénière lors de l’adoption du nouveau code d’électricité.
L’Alliance solaire internationale est une initiative lancée par la France et l’Inde lors de la conférence de Paris pour le climat en décembre 2015. Elle vise à réduire massivement les coûts de l’énergie solaire afin de rendre possible le « changement d’échelle » dans le déploiement de l’énergie solaire dans les 121 pays à fort ensoleillement situés entre les deux tropiques. Le Bénin a intégré cette organisation en mars 2018. Une intégration à la suite de laquelle, la France s’est engagée, à travers son agence de développement (AFD), dans le financement du projet Defissol. Ce dernier prévoit la construction d’une centrale photovoltaïque de 25 mégawatts, la plus grande centrale solaire du pays et l’une des plus grandes d’Afrique de l’Ouest.
L’autre innovation du nouveau code, c’est le renforcement des pouvoirs de l’Autorité de régulation de l’électricité (ARE). La structure dispose des pleins pouvoirs pour faire respecter les règles en ce qui concerne le contrôle des installations techniques des producteurs privés, les conditions d’accès aux réseaux et aux utilisateurs. L’ARE doit également veiller à l’exercice d’une concurrence saine et légale dans le secteur, ceci dans l’intérêt des consommateurs et de l’État.
Boris Ngounou