Les autorités béninoises viennent d’annoncer l’assainissement prochain des lacs Ahémé et Nokoué, situés respectivement au sud-ouest et au sud du pays. L’initiative vise surtout à sauvegarder les espèces halieutiques. Le cahier des charges sera élaboré avec Antea Group.
Le gouvernement du Bénin a confirmé le 15 avril 2020, à la suite du conseil des ministres, le projet d’assainissement des lacs Ahémé et Nokoué, situés respectivement au sud-ouest et au sud du pays. Il concerne aussi les lagunes de Cotonou, la capitale économique du Bénin et de Porto-Novo, la capitale administrative du pays.
Selon les autorités béninoises, ce projet a démarré en 2019. La première étape a consisté à interdire l’usage des équipement de pêche, prohibées sur les deux lacs, ainsi que sur les lagunes de Cotonou et de Porto-Novo. Le carrefour critique de Djondji-Hounkloun qui relie les lagunes côtières de Grand-Popo et d’Ouidah au lac Ahémé par le chenal Ahô était le seul point de migration entre la mer et les eaux continentales pour ces engins. Les espèces halieutiques, qui font la richesse spécifique de la biodiversité de ce plan d’eau, étaient ainsi constamment menacées. Aujourd’hui, il est question de maintenir le cap pour éviter la reprise de ces activités.
Les détails du projet d’assainissement
Dans le cadre de ce projet, les populations qui se sont installées de façon anarchique sur les plages seront déplacées, ainsi que les tas de déchets déversés sur cet espace. Pour ce faire, une étude de faisabilité sera réalisée concernant le dragage du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo. Des études techniques complémentaires seront aussi réalisées à propos des travaux de dragage et de réhabilitation du carrefour critique de Djondji-Hounkloun.
Sur la feuille de route du gouvernement, figure également la création, la formation et l’équipement d’une unité spéciale de surveillance des pêches. La réhabilitation des bases obligatoires de contrôle et des plateformes de transfert sur le lac Ahémé dans le cadre de la relance de la filière crevette, la réorganisation des pêcheries sédentaires sur le lac Nokoué et sur la lagune de Porto-Novo ainsi que la détermination des réserves biologiques et le reboisement des berges, des bassins versants et d’autres espaces libérés.
Le cahier des charges, ainsi que le dossier technique des travaux seront élaborés par le bureau d’études Antea Group, une société française d’ingénierie et de conseil en environnement. Le conseil des ministres vient de marquer son accord pour la contractualisation avec l’entreprise.
Inès Magoum
