Le recul du trait de côte va certainement s’accentuer au cours des semaines à venir dans la capitale béninoise, Cotonou. L’érosion touchera surtout le côté Est de la ville, déjà identifié par l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob), comme étant le secteur le plus affecté par le recul du trait de côte, soit 0,03 mètre par an. Cette zone de Cotonou fait justement des endroits que le gouvernement béninois déconseille aux populations, pour les semaines à venir.
Dans un communiqué le 7 avril 2022, le ministre béninois du cadre de vie et du développement durable a alerté, disant que les prochaines marées hautes seront plus élevées sur la côte béninoise, que ce qui s’observe depuis quelques mois. « À l’instar des côtes des pays du golfe de Guinée, la façade béninoise connaît depuis quelques mois de violents déferlements de vagues de l’océan Atlantique », indique le ministre José Didier Donato. Il s’agit pour le ministre de mettre en garde les riverains des côtes contre ce phénomène météorologique extrême, qui occasionne à certains endroits des dégâts humains et matériels importants. Outre la partie Est de Cotonou, le ministre a également fait mention du segment de côte d’Alhoboé, à l’Ouest de la ville, comme étant une zone critique, sur laquelle toute installation est déconseillée.
L’érosion côtière a coûté 3,8 milliards de dollars en 2017
Selon l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob), le risque de submersion ou d’impact des vagues sur le littoral est envisagé quand la côte est en conjonction avec la marée haute et une houle importante. Cela peut entraîner sur la côte, plusieurs impacts dont l’érosion côtière, les inondations, les pertes de propriétés et d’habitats et des pertes en vies humaines sur le littoral.
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Le Bénin, comme de reste de l’Afrique de l’Ouest est très affecté par l’érosion côtière, l’une des conséquences les plus visibles du réchauffement climatique, qui provoque l’élévation du niveau de la mer. Selon une étude de la Banque mondiale, la dégradation de l’environnement dans les zones côtières du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo, a coûté 3,8 milliards de dollars, soit 5,3% du PIB (produit intérieur brut) des quatre pays, en 2017.
Boris Ngounou