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BÉNIN: miser sur les feux précoces pour protéger la biodiversité

BÉNIN: miser sur les feux précoces pour protéger la biodiversité©aspas/Shutterstock

Les paysans du Mono, un département situé au sud-ouest du Bénin, ont la période allant  du 15 novembre 2021 au 15 janvier 2022, pour procédé à l’allumage de feux précoces dans leurs plantations respectives. Passé ce délai, tout auteur de feu de brousse tombera sous le coup de la loi et sera frappé d’une amende de 50 000 à 100 000 francs CFA (près de 153 euros) avec emprisonnement.

Ces dispositions de l’arrêté n°189/MCVDD/DAC/SGM/DGEFC/SA du 25 octobre 2021 qui fixe les modalités et les périodes d’allumage des feux dans les 12 départements du Bénin, ont été rappelées le 5 décembre 2021 aux populations du Mono. Le préfet des lieux, Robert Missikpodé, procédait au lancement officiel de la période d’allumage des feux précoces dans sa circonscription administrative. « L’allumage des feux précoces (en début de saison sèche) favorise le développement des jeunes pousses pour qu’au terme de la saison sèche, le feu ne crée pas de dégâts et ne détruise pas la microfaune, pointant du doigt le rôle que jouent les vers de terre dans la fertilité d’un champ » explique Robert Missikpodé.

Les ravages des feux tardifs sur la biodiversité

Pour les autorités béninoises, les incendies sont moins nuisibles à la végétation ligneuse et au sol lorsqu’ils se produisent en début de saison sèche, quand l’herbe n’est pas encore complètement sèche. Il s’agit alors de feux précoces. Tandis que les feux qui sont allumés quand l’herbe est complètement sèche (feux tardifs) sont redoutables pour la nature. Dans ces conditions les incendies sont très intenses, surtout s’ils sont accélérés par l’harmattan, un vent venu du Sahara, très chaud et très sec.

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Dans les zones sahéliennes comme le sud-ouest du Bénin, où la végétation est caractérisée par une strate herbacée qui peut être continue et très épaisse à la fin d’une bonne saison des pluies, les feux tardifs sont une cause importante de déforestation. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime qu’au cours des 30 dernières années, les feux tardifs ont détruit plus de 120 millions d’hectares de forêt tropicale en Afrique. En Afrique de l’Ouest, dans la bande des savanes essentiellement, plus de 60% de la superficie boisée brûleraient chaque saison sèche.

Boris Ngounou

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