L’entreprise néerlandaise Boskalis International vient de signer un contrat avec les gouvernements béninois et togolais pour répondre à l’avancée de l’érosion côtière. La valeur de ce marché s’élève à 41,6 milliards de francs CFA, près de 63,5 millions d’euros.
C’est confirmé. Boskalis International protègera le segment (180 km) de la côte transfrontalière Agbodrafo au Togo jusqu’à Grand-Popo, de la bouche du Roy au Bénin. Le contrat entre la société néerlandaise de services maritimes et les gouvernements béninois et togolais a été signé le 6 décembre 2021. Boskalis International s’est ainsi engagé auprès des autorités à protéger de ce trait de côte contre l’érosion.
Dans le cadre de ce contrat, Boskalis International s’appuiera sur un financement de 41,6 milliards de francs CFA, environ de 63,5 millions d’euros, pour fixer les dunes, restaurer les zones humides et les mangroves, recharger les plages, construire des ouvrages de protection ainsi que des digues contribuant à réduire les inondations causées par la montée du niveau de la mer. Selon une étude publiée en 2019 par la Banque mondiale, le Bénin perd en moyenne 4 mètres de rivage par an sur 65 % de ses côtes, et 10 mètres en moyenne pour le Togo. Un doigt accusateur est pointé vers le changement climatique. À cela s’ajoute l’action de l’homme sur les écosystèmes de mangrove.
Le développement d’une agriculture résiliente
Selon les autorités du Bénin et du Togo, le groupe d’études du bureau de contrôle Inros-Lackner assurera la surveillance de la côte transfrontalière concernée par le projet. Le groupe allemand dispose d’une enveloppe de 1,38 milliard de francs CFA, soit plus de 2,1 millions d’euros.
Cette initiative est une composante d’un programme plus vaste, le projet d’investissement dans la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca, ResIP West Africa Coastal Area, en anglais). Lancé le 30 novembre 2018 à Dakar au Sénégal, le Waca concerne six pays de la zone côtière ouest-africaine à savoir le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, Sao Tomé Principe et le Sénégal.
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L’enveloppe totale du projet Waca se compose d’un prêt de 120 millions de dollars de la Banque mondiale et d’un don de 70 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), ainsi que d’un financement de 20,23 millions de dollars de la part du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Le Fonds nordique de développement (NDF) finance également le projet avec environ 14,7 millions de dollars, ainsi que le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) qui a débloqué près de 1,5 million de dollars.
Inès Magoum