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BÉNIN : traitement à l’ozone des déchets biomédicaux, un procédé inédit en Afrique

BÉNIN : traitement à l’ozone des déchets biomédicaux, un procédé inédit en Afrique©kunanon/Shutterstock

Villes et territoires durables #12. Notre série en partenariat avec le Sommet Afrique-France 2020.

La gestion des déchets s’améliore au Bénin. Ce pays d’Afrique de l’Ouest vient de se doter d’un centre moderne de traitement des déchets biomédicaux.

Tout commence par la visite de Jean-Baptiste Satchivi, président de la chambre de commerce et d’industrie du Bénin, en décembre 2017, des installations de l’entreprise lutzelbourgeoise (à l’est de la France) Clinical Environment Service, spécialisée dans le traitement des déchets hospitaliers, que dirige Hervé Bezold.

À peine plus de deux ans plus tard, le 27 février 2020, une unité de traitement des déchets d’’activités de soins à risques infectieux (Dasri) est inaugurée en périphérie de Cotonou, la capitale du pays. Elle est équipée d’une machine en forme de conteneur maritime, capable de traiter 200 kg de déchets biomédicaux par heure, soit près de dix fois, la capacité d’un incinérateur.

Une technologie et un procédé écologique

À la déchetterie de Cotonou, les déchets hospitaliers (compresses, aiguilles, lames, seringues ou encore les déchets des laboratoires) sont traités à l’ozone, communément utilisé pour le traitement de l’eau potable, grâce à ses excellentes qualités de désinfection et d’oxydation. Une fois déversés dans la machine, les déchets à risques infectieux sont broyés, compressés et stérilisés, sans production de bruits ni de chaleur. La technique ici ne consiste pas à incinérer les déchets. L’air aspiré produit de l’ozone et l’appareil rejette de l’oxygène, tout en désinfectant parfaitement les déchets, éliminant ainsi tout risque de contamination. Après cette phase de prétraitement, le contenu de la machine n’est pas carbonisé, mais devient au contraire parfaitement valorisable énergétiquement.

Cette initiative, première du genre au Bénin, est celle d’acteurs privés du secteur de la Santé à l’instar de la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin (PSSP). Au départ, ce projet sera implémenté dans trois autres chefs-lieux de département sur les douze que compte le pays. « Nous procèderons pas à pas », a confié le docteur Lucien Dossou Gbété, président de la PSSP.

L’État béninois n’est pas resté insensible face à cet ambitieux projet de traitement des déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri). Le gouvernement a exprimé son intérêt en accordant au projet, exonération des frais de douane.

Boris Ngounou

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