La préservation du bassin de l’Okavango et sa foisonnante biodiversité passe aussi par le développement des populations locales. C’est le but du programme de Gestion communautaire des zones protégées pour la conservation (Compact) qui vient d’être lancé au Botswana. Compact a été initié en 2000 dans le cadre d’un partenariat entre le Centre du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et le Programme de petites subventions du Fonds pour l’environnement mondiale (FEM).
Mise en œuvre par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Fondation des Nations unies (UNF), le programme Compact vise à intégrer les communautés locales dans la conservation de la nature. Au Botswana, le programme sera mis en œuvre dans le bassin de l’Okavango, une grande plaine couvrant plusieurs pays de l’Afrique australe, notamment la majeure partie du Botswana, la moitié est de la Namibie, et une petite partie au nord-ouest de l’Afrique du Sud.
La subvention des initiatives de développement local
Cette zone marécageuse, irriguée par le fleuve Okavango, abrite une biodiversité foisonnante au cœur du désert du Kalahari. Dans le cadre du programme lancé par l’Unesco, les populations vivant dans la partie botswanaise du bassin de l’Okavanga bénéficieront de petites subventions pour développer des activités de subsistance permettant de réduire la pression sur les ressources et le conflit homme-faune.
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Ainsi, sur la base d’un appel à projets lancé en 2021, quatre boursiers ont été sélectionnés pour bénéficier de la première série de petites subventions. Les projets sélectionnés dans la région du delta de l’Okavango se concentrent sur le développement d’un laboratoire d’herbier pour aider à sauvegarder les espèces végétales, la conservation du paysage par la renaissance de l’agriculture et l’utilisation de l’huile de mongongo (une espèce d’arbre à noix du Kalahari, Ndlr), la pisciculture dans des étangs en terre ainsi que la restauration des zones humides.
Cofinancé par le Flanders Trust Fund de Belgique, le programme se concentrera sur la zone de Panhandle inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle abrite certaines des espèces de grands mammifères les plus menacées au monde, comme le guépard, le rhinocéros blanc, le rhinocéros noir, le lycaon (ou chien sauvage africain) et le lion. Outre le conflit homme-faune, la zone protégée est désormais menacée par l’exploitation pétrolière, avec un projet d’exploration en cours, mené par la compagnie canadienne Reconnaissance Africa (ReconAfrica), avec l’autorisation du gouvernement botswanais.
Jean Marie Takouleu