Le Burkina Faso obtient 114,27 milliards de francs CFA (plus de 174 millions d’euros), sous forme de prêts et de subventions de la Banque africaine de développement (BAD) pour renforcer l’accès à l’eau, à l’assainissement et réduire l’insécurité alimentaire à travers une agriculture résiliente. Les accords de financements ont été signés le 27 février 2023 dans la capitale Ouagadougou.
Le financement de 114,27 milliards de francs CFA (plus de 174 millions d’euros) octroyé par la Banque africaine de développement (BAD) soutiendra six projets au Burkina Faso, notamment dans les secteurs de l’eau, l’assainissement et l’agriculture. Les accords de prêts et de subventions y relatifs ont été signés récemment entre le ministre burkinabé de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo et le responsable pays de la BAD, Daniel Ndoye.
Sur ce financement, 30,196 milliards de francs CFA (plus de 46 millions d’euros) permettront la mise en œuvre de trois projets d’eau et d’assainissement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Projet d’amélioration des services d’eau potable et d’assainissement pour le renforcement de la résilience (Pasepa-2R) qui sera lancé prochainement au Burkina Faso pour une durée de cinq ans. Le projet porte sur la construction de 30 adductions d’eau potable (AEP), constituées de 100 forages à gros débits, de 200 postes autonomes d’eau et de 160 lavoir-puisards. Le gouvernement burkinabé prévoit aussi la modernisation de 30 AEP existantes.
Dans les régions bénéficiaires du Pasepa-2R, notamment le Centre-Ouest, le Centre-Nord, le Centre-Sud, le Nord, le Plateau Central et le Sahel, l’accès à l’assainissement sera également amélioré à travers la construction de 10 000 latrines familiales et 500 blocs de latrines publiques afin de réduire la défécation en plein air au Burkina Faso.
Améliorer l’accès à l’eau et l’assainissement
Le Projet de promotion de l’hygiène, de l’eau potable et de l’assainissement et de renforcement de la résilience de la population à la Covid-19 et au changement climatique en milieu rural dans huit provinces (PHEPA-8P) est également financé par la BAD. Ciblant les populations des régions du Centre-Ouest, du Centre-Sud et du Plateau Central au Burkina Faso, l’initiative permettra la construction de 29 systèmes d’approvisionnement en eau, 30 stations d’eau autonomes avec un système de pompage solaire, 3 500 latrines familiales et 100 blocs de latrines institutionnelles et publiques.
Le PHEPA-8P comprend aussi le développement de 700 puisards domestiques et 40 laveries de puisards dans les centres de santé, la fourniture de 100 kits d’hygiène aux institutions, la sensibilisation d’au moins 250 000 personnes sur les bonnes pratiques en matière d’eau, d’assainissement, d’hygiène (Wash), de prévention de la Covid-19 et de violence basée sur le genre. Le PHEPA-8P porte également sur la construction de 10 stations de traitement des boues fécales résilientes au climat, ainsi que le renforcement des capacités de 300 employés et gestionnaires du sous-secteur de l’eau et de l’assainissement.
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Le Projet d’appui à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et renforcement des capacités de la résilience de la population à la Covid-19 et au changement climatique dans les quartiers périphériques de Ouagadougou (Paepa-QP) bénéficiera aussi du financement de la BAD. Les travaux qui démarreront prochainement portent notamment sur la construction de 15 bornes-fontaines, 10 latrines dans des écoles et centres de santé construction, ainsi que 50 latrines pour les ménages vulnérables. Au moins 28 774 personnes, dont 52 % de femmes y compris des personnes déplacées internes seront touchées par le projet qui améliorera l’accès à l’eau potable et à l’assainissement au Burkina Faso. Actuellement, la couverture en eau potable dans le pays d’Afrique de l’Ouest est de 76 % selon l’Alliance Sahel. En 2021, le taux d’accès à l’assainissement était de 20 % en milieu rural et 36 % en milieu urbain selon les autorités burkinabés.
Renforcer la sécurité alimentaire
Le Burkina Faso fait également face à une crise alimentaire, en partie causée par la pression climatique. La BAD accorde 80,047 milliards de francs CFA (plus de 128 millions d’euros) pour réduire cette insécurité à travers trois projets. Le projet 2 du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le sahel (P2-P2RS), lancé en 2014, améliorera les conditions de vie de plus de 3 millions de personnes, dont 51 % de femmes d’ici décembre 2023. Le programme P2-P2RS est également mis en œuvre en Gambie, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.
Le financement alloué par la BAD soutiendra également le Projet de développement intégré des chaînes de valeurs maïs, soja, volaille et poisson, et de résilience (Pimsar) et le Projet d’urgence pour le renforcement de la production agricole au Burkina Faso (PURPA-BF). Lancé en 2015, le Pimsar a pour objectif de contribuer au développement intégré, climato-résilient et inclusif des chaines de valeur du maïs, soja, volaille et poisson.
Le Pimsar, dont l’échéance est fixée à décembre 2025 est complémentaire au PURPA-BF qui vise quant à lui l’augmentation des productions de maïs, riz, soja, niébé, sorgho et blé pour renforcer la sécurité alimentaire des Burkinabés face aux impacts de la guerre en Ukraine. Lancé en décembre 2022, le PURPA-BF se déploiera jusqu’en août 2026.
Inès Magoum