Les vidangeurs manuels, mécaniques et les sociétés de vidange se trouvent en première ligne dans la chaîne de gestion des boues fécales au Burkina Faso. Très peu qualifiés ou parfois pas du tout, ils s’exposent le plus souvent à des incidents et maladies. Pour y remédier, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea) du Burkina Faso a récemment outillé 81 vidangeurs à la manipulation de ces déchets. La compagnie publique a bénéficié du soutien de l’Association africaine de l’eau (AAE) dans le cadre de ce projet.
La formation s’est déroulée en deux phases, du 24 avril au 6 mai 2023 dans les villes de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Les 81 jeunes formés sont aujourd’hui capables de collecter, transporter et stocker les boues de vidange de manière sûre.
Vers la professionnalisation de la filière de la vidange
Les 81 vidangeurs ont également été outillés à la gestion des équipements de protection individuelle, puis éduqués à la sécurité au travail et aux risques sanitaires liés à la pratique de leur métier. Les sociétés de traitement des boues de vidange ont quant à elles bénéficié d’une formation plus formelle, notamment sur la gestion administrative et financière.
L’ensemble des actions mises en place s’inscrivent dans le cadre du projet « Renforcement des capacités des acteurs du vidange », financé à hauteur de 52 millions de francs CFA (environ 79 300 euros) par la Fondation Bill et Melinda Gates « Il s’agit de tendre vers la professionnalisation de la filière collecte et transport des boues fécales, qui est un maillon très important de la chaîne de valeurs de l’assainissement. Nous voulons que les structures et les personnes qui interviennent dans ce secteur maîtrisent les contours de leur métier, qu’elles aient des comportements civiques afin d’avoir une bonne presse auprès des populations », explique Valentin Yao, responsable de la formation à l’AAE.
Outre l’amélioration des performances en matière de gestion des boues de vidange au Burkina Faso, ce projet permettra de protéger le vidangeur qui manipule au quotidien les boues fécales avec des risques très élevés de transmission de maladies liées aux excréta. La professionnalisation de la filière de la vidange permettra également de réduire la défécation en plein air, à travers la multiplication des latrines dans le pays. En 2020, 40 % de Burkinabè pratiquaient encore la défécation en plein air selon de la Banque mondiale.
Inès Magoum