Le projet d’éco-électrification dynamique dans le nord et le centre-nord du Burkina Faso, va permettre à 100 mille habitants d’accéder à l’électricité.
Les problèmes d’absence, d’insuffisance et de coupure de courant et même d’eau potable, ne seront bientôt qu’un triste souvenir pour les populations Minima, localité de Zondoma, l’une des 45 provinces du Burkina Faso, situé dans le nord du pays. Ces derniers ont assisté, le jeudi 24 mai 2018, au lancement officiel des travaux du « projet d’éco-électrification dynamique dans le nord et le centre-nord du Burkina Faso ». Il s’agit d’un projet d’électrification rurale et de développement d’énergies renouvelables (solaire photovoltaïque), qui vise à produire de l’électricité pour environ 30 000 ménages soit 100 000 habitants, à raison de 50 000 habitants, dans chacune des deux régions concernées. Cela passera par la construction de 12 centrales solaires dont l’utilisation sera répartie comme suit :
Électrification d’une grappe de 63 localités (33 dans la région du Nord et 30 dans la Région du centre, nord) par une combinaison d’extension réseau + Centrales solaires PV (5 centrales d’une puissance cumulée de 0.6Mw) + kits solaires individuels.
Développement de la contribution d’énergies renouvelables par la construction de sept centrales solaires PV d’une puissance cumulée de plus de 2,6 MW pour l’Onea (l’Office national de l’eau et de l’assainissement) pour le pompage de l’eau.
La maîtrise d’ouvrage est assurée par Sinco
Le projet est porté par la Société d’infrastructures collectives (Sinco) qui est une société de droit burkinabè, opérant dans le secteur de l’électricité « pour que le service électrique puisse être étendu dans les zones périurbaines et rurales de notre pays », a soutenu Yacouba Sanou, directeur de Sinco et coordonnateur du projet, lors de la cérémonie de lancement des travaux. Après la signature du contrat de subvention en mai 2014, Sinco a été confronté à des difficultés de mobilisation des fonds. Mais avec le financement de l’Union européenne, le retard de presque deux ans a pu être en partie rattrapé. Tous les contrats d’exécution des travaux ont été signés et démarrent ce deuxième trimestre de 2018. Le dernier se terminera, si tout se passe correctement, en avril 2019.
L’aide financière de l’UE s’élève à environ 8 millions euros
L’Union européenne cofinance ce programme à hauteur de 8 millions euros, soit 5,2 milliards de FCFA. Le reste du coût global du projet (environ 12 400 000 euros) est soutenu par l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea), l’Agence française de développement (AFD), la Société d’intérêt collectif (Sinco) le Fond de Développement de l’électrification (FDE) et la Société Nationale d’électricité du Burkina Faso (Sonabel). « Je souhaite que ce projet tout comme les autres projets de l’UE puisse contribuer à améliorer les conditions de vie des populations et à créer un futur plus soutenable pour tous » a déclaré Jose Luis Sanchez Alegre, conseiller politique de l’Union européenne au Burkina Faso, au cours de son allocution de circonstance.
Il faut signaler qu’au-delà de l’électrification rurale au Burkina Faso (plus de 15 milliards de FCFA dans les 7 dernières années), l’Union européenne a financé la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Zagtgouli de 33 MW (la plus grande d’Afrique de l’Ouest), les interconnexions avec le Ghana et le Nigeria (Dorsale Nord), ainsi qu’un ensemble des mesures d’accompagnement du secteur et de ces institutions.
Boris Ngounou