Site icon Afrik 21

BURKINA FASO : Hamed Arthur Yo veut rendre l’eau potable accessible à tous

SENEGAL: ETE will distribute drinking water to residents of Ndiaganiao © Riccardo Mayer/Shutterstock

L’épidémie de fièvre Ebola a touché plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest il y deux ans. Logiquement, son passage a créé la panique, aussi bien dans les pays touchés que ceux pour lesquels aucun cas n’a été identifié. Le Burkina Faso n’a pas eu à connaître cette crise sanitaire, mais dans ce pays les inquiétudes étaient très grandes, car la maladie pourrait se propager très vite ; tellement la population n’a pas accès à l’eau potable (nécessaire pour se laver les mains en vue de prévenir la maladie).

En réalité, sur les 18,6 millions de personnes qui peuplent le Burkina Faso, moins 2 millions ont accès à de bons services d’eau et d’assainissement, selon la Banque mondiale.

C’est fort de ce constat alarmant qu’Hamed Arthur Yo, biochimiste et microbiologiste décide de réaliser un rêve qu’il porte depuis une décennie, à savoir : mettre au point une solution de potabilisation de l’eau. Il se lance dans l’aventure avec Nafila Sangaré, chargée d’accompagnement à la création d’entreprise à La Fabrique. Ils mettent ensemble sur les rails le projet Bilada qui signifie « l’enfant jovial » en diola (l’une des langues parlées au Burkina Faso, NDLR).

Bilada : le projet  se structure

C’est en 2017 que Bilada se transforme en entreprise. L’idée d’Hamed Arthur Yo est simple : fabriquer le désinfectant nécessaire (du chlore) pour rendre l’eau consommable. Il utilise pour ce faire deux matières faciles à trouver au Burkina Faso : de l’eau et du sel de cuisine.

Dans son élan, il reçoit l’aide de la fondation Antenna qui le forme notamment à la technologie des WATA (élaborée par Antenna, permettant d’éliminer les micro-organismes pathogènes dans l’eau, NDLR). C’est cette même fondation qui le soutient dans la réalisation de sa « première étude de marché environnemental » en 2017.

Son but désormais est de rendre cette solution accessible à tous, surtout aux populations les plus vulnérables vivant majoritairement dans les zones rurales. Mais il voudrait également travailler avec les hôpitaux qu’il maitrise bien puisqu’ayant travaillé avec le service public. « Le projet Bilada vise aussi à combler les besoins en produits de désinfection pour la prévention des infections dans les structures sanitaires », a affirmé Hamed Arthur Yo dans l’émission de radio Afrique Avenir, sur BBC. Le Burkina Faso compte actuellement plus 2,8 millions de foyers. L’objectif de Bilada est de permettre l’accès à l’eau portable à 3 % de ces ménages d’ici 2020.

Jean Marie Takouleu

Quitter la version mobile