Le gouvernement du Burkina Faso reçoit le soutien de l’Agence française de développement (AFD) dans la mise en œuvre du Projet de modernisation et de renforcement d’urgence des services ruraux d’eau potable en zone de crise. Le 19 juillet 2022, le ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Abdel Somé et le directeur de l’institution française, Gilles Chausse, ont signé deux conventions de financements de 9 milliards de francs CFA (l’équivalent de 13,72 millions d’euros) avec dont une de 5,25 milliards de francs CFA (plus de 8 millions d’euros) consacrée à l’approvisionnement en eau.
En accordant ce prêt, l’AFD contribue à améliorer l’accès aux services d’eau potable et d’hygiène du Burkina Faso, notamment dans la région du Centre-Nord. « Cette région compte près de 35 % des personnes déplacées internes », indique Lazare Zoungrana, le ministre burkinabè de l’Action humanitaire. Cette situation est consécutive aux incursions de groupes terroristes affiliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ainsi qu’à l’organisation État islamique dans le Grand Sahara (EISG). C’est également cette situation d’insécurité qui a conduit au coup d’État militaire, suivi de la formation d’un gouvernement de transition depuis janvier 2022.
L’impact direct sur dix communes rurales
Le financement de l’AFD permettra de progresser vers la couverture universelle à l’eau potable que le gouvernement burkinabè souhaite atteindre d’ici à 2030. Ainsi, dans le cadre du Projet de modernisation et de renforcement d’urgence des services ruraux d’eau potable en zone de crise, Ouagadougou prévoit le diagnostic de 200 forages existants et la réalisation de 40 forages gros débits.
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Quelque 100 forages équipés de pompes à motricité humaine seront également transformés en postes d’eau équipés de bornes fontaines autonomes. En tout, 150 000 personnes dans dix communes rurales devraient recevoir de l’eau potable en continu dans le Centre-nord d’ici à la fin de ce projet. Actuellement, le taux d’accès à l’eau potable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest est estimé à 74 %, selon un rapport publié en 2018 par l’Alliance Sahel, une plateforme de coordination internationale pour la stabilisation et le développement des pays du G5 Sahel, c’est-à-dire la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Inès Magoum