Le gouvernement du Burkina Faso dispose désormais d’assez de fonds pour la réalisation d’une partie du Programme d’investissement et de renforcement des capacités de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (PIRC/ONEA). L’Agence française de développement (AFD) a en effet débloqué 24 milliards de francs CFA (37 millions d’euros).
Ce financement a fait l’objet de la signature d’une convention entre le ministre burkinabé de l’Économie, Lassané Kaboré, et la directrice adjointe de l’AFD, Anne-Lise Reve, en présence de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes. Selon les termes de cet accord, 32 millions d’euros font l’objet d’un prêt, tandis que 5 millions d’euros prendront la forme d’un don.
De l’eau pour 225 000 personnes
Avec les 37 millions d’euros de l’AFD, le gouvernement compte effectuer la réhabilitation du barrage d’Ouahigouya. Le projet incluera également la retenue d’eau Guitti, en cours de construction près de la ville d’Ouahigouya dans le nord-ouest du Burkina Faso. Ce qui portera la capacité de rétention à 43,7 millions de m3 d’eau. En aval de ce barrage, une usine d’eau potable sera aussi construite. Tout prêt de l’usine, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), installera une station de pompage.
L’eau empruntera un réseau de canalisation qui s’étend sur 80 km, afin d’alimenter les communes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Séguéneg, ainsi que les villages environnants. Dans les villes d’Ouahigouya et Séguéneg, le gouvernement compte réhabiliter et étendre le réseau distribution d’eau potable. Les travaux devraient s’achever en 2023. L’AFD estime qu’à l’issue du projet, 225 000 personnes disposeront d’un approvisionnement en eau potable avec 150 000 nouveaux raccordements au réseau de distribution.
Ce projet viendra surtout résoudre le problème crucial d’approvisionnement d’eau dans la ville sahélienne d’Ouahigouya, où les femmes et les enfants sont encore contraints d’effectuer des corvées d’eau. Les habitants de la commune vivent depuis plusieurs années dans l’espoir de consommer de l’eau, sans avoir à parcourir des kilomètres. La municipalité espère que le barrage de Guitti, dont les travaux de construction ont été lancés en 2009, améliorera l’accès des populations à l’eau potable. Ces travaux devaient s’achever en 2012, mais le projet a connu du retard. Les populations de cette localité comptent également sur la retenue d’eau de Guitti pour l’irrigation de leurs rizières.
Jean Marie Takouleu