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BURKINA FASO : le gouvernement lance un programme d’eau et d’assainissement de 274 M€

BURKINA FASO : le gouvernement lance un programme d’eau et d’assainissement pour 274 M€ ©Gilles Paire/Shutterstock

Le Premier ministre du Burkina Faso, Christophe Marie Joseph Dabiré s’est rendu récemment dans le petit village de Kilingbara, dans la commune de Kampti, au sud-ouest du pays. Objectif : lancer officiellement le Programme d’approvisionnement en eau et assainissement (PAEA). Le choix de Kampti pour accueillir cette cérémonie n’est pas anodin. La commune est l’une des plus grandes du pays, avec 117 villages regroupés en son sein, et surtout l’absence d’infrastructures d’eau potable pour près de 50 000 habitants.

Le PAEA dispose justement d’un volet hydraulique rural. Au cours de la première phase du programme, le gouvernement veut fournir de l’eau potable aux zones rurales des régions du Sud-ouest, des Cascades, des Hauts Bassins et de la Boucle du Mouhoun. Dans les villages, le gouvernement prévoit de construire 1 220 forages équipés de pompe à motricité humaine, 90 systèmes d’adduction d’eau potable (AEP) simplifiés. Sur le plan de l’assainissement, 50 000 latrines seront construites dans ces mêmes zones rurales.

Un programme de plus !

« Ce programme (PAEA) rentre dans le cadre du volet “eau et assainissement” du programme du chef de l’État (Roch Marc Christian Kaboré). Il s’était engagé sur le “zéro corvée d’eau” pour le Burkina. (…) Cela veut dire qu’une bonne partie de notre pays connaîtra une nette amélioration en matière d’adduction d’eau potable », affirme Niouga Ambroise Ouédraogo, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement.

À terme, la mise en œuvre du PAEA permettra de fournir de l’eau potable et des installations pour l’assainissement des eaux usées à 630 000 personnes vivant en milieu urbain et 53 000 en milieu rural, soit 1,16 million de personnes en tout. Mais il faudra investir 180 milliards de francs CFA, l’équivalent de 274 millions d’euros. La Banque mondiale a déjà assuré le gouvernement burkinabé de son soutien pour la réalisation de ce programme. Mais les modalités restent pour l’heure à préciser.

 

Le PAEA est, à ce jour, le deuxième projet d’eau potable et d’assainissement lancé depuis la chute en 2014 de l’ancien président burkinabé, Blaise Compaoré. Lancé en 2015, le projet d’approvisionnement en eau potable de Ouagadougou (Ziga II) est toujours en cours. Il prévoit le pompage de l’eau depuis la rivière Ziga. Avant d’être consommée par les plus de 457 000 personnes concernées par ce projet, l’eau est d’abord traitée dans une usine d’une capacité de 75 000 m3 par jour.

 

L’approvisionnement se fera via la réalisation de 160 bornes-fontaines et de 52 000 branchements sociaux. Ces infrastructures devraient permettre de « couvrir les besoins en eau de la capitale à l’horizon 2030 ». Le coût total de ce projet est de 105 milliards de francs CFA, soit plus 160 millions d’euros. Il a reçu le financement de l’Agence française de développement (AFD), de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (Badea) et du Fonds de l’OPEP pour le développement international (Ofid).

Jean Marie Takouleu

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