Au Burkina Faso, le gouvernement compte accélérer le déploiement de systèmes de stockage d’électricité par batteries dans les prochaines années. Ouagadougou misera sur les partenariats public-privé (PPP). Une démarche qui reçoit déjà le soutien de plusieurs partenaires au développement.
Le gouvernement burkinabé élabore une feuille de route devant l’orienter dans la diversification de son mix électrique. Cette stratégie est élaborée avec la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (Sonabel). Le pays d’Afrique de l’Ouest s’appuiera davantage sur les énergies propres pour augmenter sa capacité installée et accélérer son électrification. Ces derniers mois, le Burkina Faso a reçu plusieurs financements notamment de la part d’investisseurs privés et de bailleurs de fonds internationaux pour la production de l’énergie solaire.
À l’instar de l’éolien, le solaire est intermittent et alimente le réseau uniquement en journée. Pour résoudre ce problème, le Burkina Faso veut orienter une partie des financements vers des systèmes de stockages d’électricité par batteries devant permettre de répondre à la demande après le coucher du soleil. Pour déployer ses solutions, le gouvernement s’appuiera sur le secteur privé, déjà à l’origine de nombreux projets solaires dans le pays.
Le soutien des partenaires au développement
Selon la feuille de route du gouvernement burkinabé, en déployant entre 60 et 70 MW (entre 160 et 220 MWh) de solutions indépendantes de stockage d’électricité par batteries (i-BESS), le secteur de l’énergie pourrait potentiellement économiser entre 800 millions et 1,8 milliard de francs CFA (1,2 million à 2,7 millions d’euros) par an, tout en réduisant les émissions de CO2. Le Burkina Faso dévoile ses ambitions au moment où le marché du stockage d’électricité est appelé à se développer dans le monde avec le regain d’intérêt des investisseurs pour les énergies renouvelables.
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Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), le déploiement du stockage d’électricité dans les marchés émergents devrait augmenter de plus de 40 % par an entre 2020 et 2025. Le plan du gouvernement burkinabé a été élaboré avec le soutien de la Société financière internationale (SFI). La filiale du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé prévoit d’ailleurs de poursuivre son soutien à la mise en œuvre de cette feuille de route à travers l’initiative Conflict Affected States in Africa (Casa).
Ce programme lancé en 2009 soutient les pays dévastés par les conflits, en fournissant du financement pour la reconstruction de leur secteur privé afin de créer des emplois et des opportunités économiques. Le Burkina Faso fait partie de pays du Sahel les plus affectés par l’insécurité causée par des mouvements terroristes. L’initiative Casa est soutenue par l’Irlande, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. Outre la SFI, la stratégie de déploiement des systèmes de stockage d’électricité au Burkina Faso reçoit d’ores et déjà le soutien des gouvernements du Danemark et du Japon.
Jean Marie Takouleu