Du biogaz à partir de mangues, c’est la formule gagnante que vient de mettre au point Dieudonné Ouédraogo, un jeune doctorant inscrit à l’Université Joseh Ki-Zerbo, au Burkina Faso. Pour obtenir ce résultat, Dieudonné a recours à la méthanisation. Concrètement, il collecte les déchets de mangues (particulièrement les épluchures), et les place dans des digesteurs anaérobie (donc dépourvus d’oxygène à l’intérieur). Ce mécanisme permet de faciliter la production de micro-organismes qui vont favoriser la transformation des déchets organiques en biogaz. Le processus prend en moyenne 20 jours. Le chercheur précise que pour chaque kilogramme de mangues, son procédé lui permet d’obtenir 0,061 m3 de biogaz toutes les 24 heures.
Chaque année, 300 000 tonnes de mangues sont produites au Burkina Faso. Les résidus de ce fruit se retrouvent très souvent dans la nature, et posent des problèmes d’assainissement, à de pollution lors de leur décomposition. Alors que, comme l’explique Dieudonné Ouédraogo, « les unités de transformation de mangues n’auront plus à acheter du gaz butane, puisqu’elles ont les déchets de mangues gratuitement à leur portée et que ces déchets leur permettront de fabriquer du biogaz en quantité voulue pour le fonctionnement de leur unité industrielle. » Une technique qui est durable à plus d’un titre, car elle contribue à la réduction des gaz à effet de serre, et le digesteur peut produire du biogaz pendant au moins 20 ans s’il est bien entretenu, précise le chercheur.
Ces dernières années au Burkina, une série de techniques ont été développées afin de transformer les déchets en énergie. Depuis 2009, le biodigesteur a été introduit au pays des Hommes intègres, grâce à l’appui du Programme National de Biodigesteur du Burkina Faso (PNB-BF). Cet outil est composé d’un réservoir hermétique dans lequel sont déversées les matières organiques d’animaux auxquelles on rajoute de l’eau pour obtenir du méthane. Cet équipement de 4m3, alimenté avec 20 à 40 kg de déjections par jour, permet de produire entre 800 et 1600 litres de gaz.
Luchelle Feukeng