Dans le camp de Nyankanda à l’est du Burundi, les réfugiés n’ont plus besoin de s’attaquer à la forêt pour s’éclairer ou pour cuire leurs aliments. Le camp a été équipé d’un champ solaire contenant 46 grands panneaux de 300 watts (W) chacun, pour un total de 13,8 kWc. Cette électricité permet d’éclairer les bureaux administratifs, la bibliothèque, le centre communautaire, le centre de santé, les bâtiments scolaires, les hangars de logement ainsi qu’une unité de production de briquettes combustibles, utilisées pour la cuisine au sein du camp.
Ces réalisations s’inscrivent dans le cadre du projet d’appui à la fourniture d’énergie pour la cuisson et la restauration de l’environnement dans les camps de réfugiés, lancé en 2018 au Burundi par la Banque africaine de développement (BAD) et financé à hauteur de 1,3 milliard de dollars via la Facilité d’appui à la transition (FAT), une entité de la BAD dont l’autonomie opérationnelle permet de financer les pays à revenus faibles sans tenir compte des critères de performance.
Plus de 2 500 lampes solaires distribuées aux lycéens
Dans sa dynamique de fourniture d’énergie aux réfugiés du Burundi, le financement de la BAD a permis d’installer 270 lampadaires solaires dans tous les camps du pays d’Afrique de l’Est. Vingt lampadaires solaires ont également été mis en place dans les communautés hôtes environnantes afin de favoriser une coexistence pacifique. Dans le nouveau camp de Nyankanda, l’initiative a été étendue à la distribution de 2 500 lampes solaires individuelles aux élèves du secondaire. « Cela a créé des avantages éducatifs notables, principalement grâce à l’amélioration des performances scolaires et à une augmentation des taux de réussite aux examens au cours des deux dernières années », résume la BAD.
Selon le rapport d’achèvement du projet, l’objectif général visait l’amélioration de la résilience des réfugiés, des populations hôtes ainsi que des rapatriés burundais qui se trouvent dans les régions sujettes à la pauvreté et à la dégradation de l’environnement. D’où le volet reboisement du projet, qui a consisté en 2018, à la mise en terre de 28 320 arbres de différentes espèces (grevillea, eucalyptus, cedrela, callitris, etc) à l’intérieur et autour des camps. L’année suivante, ces mêmes variétés d’arbres ont été plantées sur 250 hectares. Au total, l’agence d’exécution du projet a planté des arbres sur 325 hectares, bien au-delà de l’objectif de 100 hectares. De plus, 62 hectares d’arbres ont été répertoriés et classés en zone naturelle protégée.
Séduite par la réussite de ce projet, l’Union européenne s’est engagée à poursuivre le programme de fourniture d’énergie alternative dans les camps de réfugiés du Burundi, avec un engagement financier de 2,1 millions d’euros.
Boris Ngounou