Alors que le Cameroun est confronté à une série d’aléas climatiques dans l’ensemble de ses 10 régions, le Fonds monétaire international (FMI) annonce 183 millions de dollars pour la résilience aux répercussions économiques.
Du nord au sud, en passant par le centre et l’ouest, le Cameroun vibre constamment au rythme des inondations, des sècheresses et de l’érosion ces dernières années. Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) refuse d’être insensible face à ces phénomènes accentués par le changement climatique et annonce qu’il débloquera 183,4 millions de dollars d’ici à 2025 pour limiter les impacts sur le développement aussi bien en zones urbaine que rurale.
En effet, la vulnérabilité climatique de ce pays peuplé de 28 millions d’habitants commence à coûter cher à l’économie nationale (la Banque mondiale craint une baisse conséquente de 2 % du produit intérieur brut d’ici à 2050), aux vies humaines (au moins 61 morts dans des glissements de terrain entre 2021 et 2022) et de la biodiversité (les pluies diluviennes ont perturbé les habitats de la faune près du Mont-Cameroun en 2023). Ainsi, l’appui du FMI qui s’inscrit dans le cadre de sa Facilité de résilience et de durabilité (FSR) au Cameroun devrait permettre le renforcement de la gouvernance climatique.
Catalyser le financement climatique pour le développement durable
Ce sera à travers « l’efficacité dans la gestion des finances publiques, la coordination entre les entités régionales impliquées dans la chaine du développement durable », explique Kenji Okamura. Le directeur général adjoint du FMI ajoute que la fragilité du Cameroun face à la recrudescence des catastrophes pourrait « aggraver l’insécurité alimentaire et les conflits et exacerber la pauvreté, les inégalités et les déplacements de populations. Si cela n’est pas traité de manière appropriée, l’accumulation du capital humain et la croissance inclusive seront mises en péril », conclut l’ancien conseiller spécial du Premier ministre japonais pour les politiques économiques internationales.
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Une partie (montant à déterminer) de ces 183,4 millions de dollars pourrait donc être consacrée à la reconstruction des maisons et des exploitations agricoles emportées par les eaux, notamment dans la capitale Yaoundé, à la modernisation des réseaux de drainage et la sensibilisation des ménages face à la prolifération des décharges sauvages qui sape l’attractivité de la ville portuaire de Douala. La zone septentrionale en proie à la désertification n’est pas exclue de cette allocation du FMI puisque l’institution financière de Bretton Woods soutient quelques fois le reboisement dans ses pays d’intervention. Et les régions camerounaises du Nord, de l’Extrême Nord et de l’Adamaoua en ont grand besoin face aux sècheresses prolongées qui assèchent les récoltes des populations majoritairement paysannes.
Benoit-Ivan Wansi