Les gouvernements camerounais et congolais ont décidé de confier l’étude environnementale et la construction du barrage, ainsi que la centrale hydroélectrique de Chollet à China Gezhouba Group Company (CGGC). Après l’évaluation environnementale et sociale, l’entreprise chinoise construira des installations hydroélectriques capables de produire 600 MW.
Le projet hydroélectrique de Chollet connaît un nouveau développement. Plus d’une décennie après l’annonce par les autorités camerounaises et congolaises de la mise en œuvre d’un projet hydroélectrique à leur frontière, Yaoundé et Brazzaville ont choisi China Gezhouba Group Company (CGGC) pour la construction des nouvelles installations. À en croire la partie camerounaise, l’entreprise chinoise a été choisie dans le cadre d’un appel d’offres international « restreint », lancé en décembre 2019.
L’accord de concession a été signé le 12 avril 2021 entre le ministre congolais de l’Énergie et de l’Hydraulique, Serge Blaise Zoniaba ; Gaston Eloundou Essomba, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie ; ainsi que les responsables de CGGC. L’entreprise chinoise a désormais la responsabilité de mener une évaluation environnementale et sociale, suivie de la construction du barrage, la centrale hydroélectrique, les voies d’accès, les postes et les lignes d’évacuation de l’électricité produite à Chollet.
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Dans le cadre d’un contrat BOT (Build Operate Tranfer), CGGC construira un barrage de 108 m de hauteur, formant une chute de 85 m sur la rivière Dja (aussi appelée rivière Ngoko, Ndlr), qui traverse le Cameroun et le Congo avant de se joindre à la rivière Sangha, elle-même affluent du fleuve Congo. Le projet qui nécessitera un investissement de 700 millions de dollars (estimation) pourrait être livré d’ici à 2025, selon le Comité de pilotage inter-État formé pour la gestion du projet.
L’électricité produite à Chollet sera évacuée via deux lignes vers le Cameroun et le Congo. Les deux pays d’Afrique centrale n’excluent pas la possibilité de vendre une partie de l’électricité aux pays voisins notamment la République centrafricaine (RCA) et le Gabon. D’ailleurs, les nouvelles infrastructures sont construites dans le cadre du projet d’interconnexion sous-régionale Cameroun-Congo-Gabon-Centrafrique. L’interconnexion sous-régionale est soutenue par des institutions financières à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD).
La banque basée à Abidjan (en Côte d’Ivoire) finance par exemple le projet d’électrification transfrontalière de neuf localités en Centrafrique, à partir de la centrale hydroélectrique de Mobayi en République démocratique du Congo (RDC).
Jean Marie Takouleu