La gestion de l’eau ne se limite pas seulement à l’accès à eau potable. C’est l’une des précisions apportées aux participants de l’atelier national de mobilisation des médias pour la vulgarisation des politiques, lois et textes adoptés sur l’eau, l’environnement et le climat au Cameroun. Tenu du 9 au 10 juin 2021 à Douala dans la partie littorale du Cameroun, l’initiative du Global Water Partnership, Central Africa (GWP-CAf) a profité à 15 journalistes exerçant dans la presse écrite, la presse en ligne, la radio et la télévision. Ces derniers ont été édifiés sur une dizaine de textes de loi adoptés au Cameroun, notamment la loi N°96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement au Cameroun, et la loi N°98-005 du 14 avril 1998 portant régime de l’eau au Cameroun. « Je suis ravi d’avoir renforcé mes connaissances sur ces différents outils. Et au regard de tout ce qui nous a été enseigné ici, j’ai pris l’engagement de réaliser dans un future proche, une enquête journalistique sur les défis de la gestion intégrée des ressources en eau au Cameroun » affirme Ghislaine Deudjui, une participante.
Le PNACC, la stratégie camerounaise face à l’urgence climatique
Le Plan national d’adaptation aux changements climatiques du Cameroun (PNACC), fait partie des politiques environnementales sur lesquelles les experts de l’atelier se sont appesantis. Adopté en 2015, le PNACC est un instrument de planification destiné à définir et à suivre les activités prioritaires à réaliser dans les secteurs clés et pour chacune des cinq zones agro écologiques (ZAE) du Cameroun (La zone soudano-sahélienne, la zone des hautes savanes guinéennes, la zone des hauts plateaux, la zone à pluviométrie bimodale, et la zone à pluviométrie monomodale). Consécutivement à ce plan, le Cameroun s’est engagé à réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035. Deuxième couverture forestière (46%) en Afrique centrale après la République démocratique du Congo (RDC), le Cameroun entend également restaurer plus de 12 millions d’hectares de forêt déboisée et dégradée d’ici à 2030, dans le cadre de l’initiative du défi de Bonn, notamment huit millions d’hectares pour la partie septentrionale et quatre millions pour la partie méridionale y compris les écosystèmes côtiers comme les mangroves.
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Renforcement de la résilience climatique
L’atelier du GWP-Caf s’inscrit dans le cadre du Partenariat régional sur l’eau et l’environnement en Afrique Centrale et Occidentale (Pree). Un projet lancé en mars 2020 par le programme de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour l’Afrique centrale et occidentale (UICN-Paco). Mais pour des commodités logistiques, en Afrique centrale, la mise en œuvre du Pree est assurée par le GWP-Caf, précisément en ce qui concerne l’activité 6.2 du projet qui vise à « Vulgariser au moins six politiques et/ou textes adoptés afin que les acteurs concernés à tous les niveaux en soient bien informés » entre autres.
« Il est important pour les populations de connaître les lois et politiques liées à la protection de l’environnement. Car c’est à partie de là qu’elles peuvent agir en connaissance de cause, afin de revendiquer leurs droits à un environnement saint, ou aux ressources en eau. Et les journalistes doivent jouer un grand rôle dans ce processus, en étant la courroie de transmission entre les lois et politiques adoptées, et le public », explique Hycinth Banseka, secrétaire exécutif du GWP-Caf. Parmi les recommandations de l’atelier, la création d’un réseau d’acteurs des médias engagés pour l’information, la sensibilisation sur les politiques et les textes sur l’eau, l’environnement et le changement climatique au Cameroun.
Boris Ngounou