Les paysages désertiques ont cédé la place à des décors verdoyants, dans les écoles publiques de Sanguéré-Paul, Sanguéré-Gal, Lanavet, Ndiam-Baba et Bocklé, situées dans le troisième arrondissement de Garoua, au nord du Cameroun. C’est l’un des résultats de l’opération « Grandir avec son Arbre », lancée dans ces écoles en 2014 par ERD (Environnement recherche et développement), pour initier les élèves à la lutte contre les changements climatiques.
La formation des 2 500 élèves (dont 1300 filles) au reboisement d’espaces déserts a abouti à la mise en terre de 5000 plans d’arbres dans les cinq campus scolaires ciblés par le projet. « Pour viabiliser le projet, nous avons également formé 278 adultes riverains des cinq écoles cibles, à la fabrication et à l’utilisation des foyers améliorés, afin de réduire l’impact de ses derniers sur les arbres plantés » a précisé Guy Alain Tagne Tiam, le président d’ERD, à l’occasion de la 48e édition de la journée mondiale de l’environnement, le 5 juin 2020.
« Grandir avec mon arbre » a été financé à hauteur de 9,7 millions de francs CFA, soit environ 14 800 euros. Une enveloppe allouée par le Global Environment Facility (GEF), un programme de microfinancements du Fonds pour l’Environnement mondial (FEM), lancé en 1992 pour promouvoir les initiatives des communautés afin de répondre aux problèmes environnementaux à l’échelle de la planète.
Le nord-Cameroun, une région en proie à l’avancée du désert
ERD est une organisation camerounaise de la société civile dont la mission consiste à mener des recherches dans le domaine environnemental, d’en consolider les résultats et de promouvoir le développement durable. La réalisation de son projet d’initiation des élèves au reboisement dans le nord du Cameroun vise par ailleurs à limiter l’avancée du désert dans une région sahélienne, où la sècheresse s’avère implacable.
Dans cette région, entre janvier et la mi-mai, les températures atteignent parfois 47 degrés Celsius. Cette situation favorise l’avancée du désert, d’autant qu’environ 97 % de la population de la région dépendent du bois comme première source de combustible pour la cuisson des aliments, ce qui incite au déboisement.
Pour lutter contre ce phénomène de désertification, le gouvernement camerounais a pour sa part, lancé au début des années 1980, l’« Opération Sahel vert » qui a permis de planter plus de 10 millions d’arbres. Entre 2008 et 2012, 16 500 hectares de terrains ont été reboisés, soit 560 000 plants mis en terre. De même, 86 483 foyers améliorés ont été distribués aux ménages pour assurer une gestion durable du bois de chauffe.
Boris Ngounou