CAMEROUN : guerre ouverte contre l’exploitation illégale des forêts et de la faune

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CAMEROUN : Guerre ouverte contre l’exploitation illégale des forêts et de la faune©Jiri ProchazkaShutterstock

Dans une récente note circulaire, le ministre camerounais de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, demande aux gouverneurs de région, préfets et sous-préfets, de « diligenter les procédures disciplinaires et/ou pénales » à l’encontre des responsables impliqués dans l’exploitation forestière illégale et le braconnage. Cette note vise particulièrement des chefs traditionnels impliqués dans ces actes qui créent chaque année, un manque à gagner de près de 50 millions d’euros à l’État du Cameroun.

Au Cameroun, les autorités traditionnelles impliquées dans le commerce illégal des ressources forestières et fauniques n’ont qu’à bien se tenir. Dans une correspondance administrative du 21 mars 2019, adressée aux gouverneurs, préfets et sous-préfets, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji souligne qu’il a été saisi par le ministre des Forêts et de la Faune, sur « les collusions et les indélicatesses multiformes » impliquant de nombreux chefs traditionnels, des élites, voire des autorités administratives dans des activités d’exploitation forestière illégale et de braconnage.

Suite à ce constat alarmant, le Minat instruit ses collaborateurs, de veiller à l’application stricte du régime des forêts et de la faune du pays. « Je vous engage en conséquence à diligenter les procédures disciplinaires et/ou pénales à l’encontre de tout avenant, et une prise en main effective des agents commis aux contrôles forestiers et fauniques », précise le ministre.

Il s’agira pour l’autorité préfectorale de veiller au respect de la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994, portant régime des forêts de la faune et de la pêche au Cameroun. Les dispositions allant des articles 154 à 158 de ladite loi, stipulent que toute personne ayant enfreint le régime des forêts et de la faune, est selon la gravité des faits, frappée d’une amende allant de 5 mille à 10 millions de francs CFA (15 244 euros) et d’un emprisonnement de 10 jours à 3 ans.

50 M€ de pertes annuelles pour l’Etat

Les cas de trafic illégal des produits forestiers et faunique sont devenus légion au Cameroun. Le dernier cas en date remonte au lundi 25 mars 2019, où 2000 kilogrammes d’écailles de pangolin, une espèce protégée, ont été saisis entre les mains d’un réseau de trafiquants, qui s’apprêtaient à expédier la cargaison vers la Chine.

Les espèces forestières sont également victimes de pillages. D’après une étude menée par l’ONG Forêts et Développement rural (Foder) en partenariat avec le projet Strengthening Africans forest governance (Safg) et l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), et rendue publique le 06 décembre 2013 à Yaoundé, la corruption dans le secteur forestier fait perdre au Cameroun près de 50 millions d’euros, soit 33 milliards de francs CFA par an.

Boris Ngounou

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