Près de 8,9 millions de paysans dont 6,5 millions au Cameroun et 2,4 millions au Tchad, seront bientôt raccordés au réseau électrique. Le Projet d’interconnexion électrique entre ces deux pays d’Afrique centrale vient de bénéficier d’un financement partiel alloué par la Banque africaine de développement (BAD). Il s’agit d’un prêt d’environ 148 milliards de francs CFA soit 226 millions d’euros, sur près de 457 millions d’euros nécessaires à la réalisation du projet. Un coût global qui devra à présent être complété par le Tchad.
L’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad va permettre aux deux pays d’optimiser leurs ressources énergétiques grâce à l’intégration des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. Il est notamment prévu la construction de lignes de haute tension, d’une longueur totale de 1024 kilomètres (786 km au Cameroun et 238 au Tchad), pour électrifier 478 localités recensées le long de ces lignes (409 au Cameroun et 69 au Tchad). Outre l’intégration régionale, le but de ce projet est d’augmenter le taux d’électrification rurale dans les deux pays lui-même.
Au Cameroun, les données de l’Agence d’électrification rurale indiquent que près de 22 % des localités en zones rurales sont connectées au réseau électrique, pour un taux d’électrification rurale qui atteint à peine 20 % à l’échelle nationale. Et pourtant l’électrification rurale a comme avantages écologiques, la réduction de la pression des populations sur les forêts, une irrigation des champs mieux contrôlée et elle permettra ici de lutter également plus efficacement contre l’avancée du désert.
Près de 7,6 millions d’euros pour la partie camerounaise du Pidacc
L’autre projet à impact climatique que vient de financer la BAD au Cameroun, concerne la partie pays du Programme intégré d’adaptation au changement climatique dans le Bassin du Niger (Pidacc), qui reçoit la somme de 4,92 milliards de francs CFA, soit environ 7,5 millions d’euros. Ce projet qui regroupe les neuf pays ayant en partage le bassin du Niger, vise de manière globale à améliorer la résilience des populations et des écosystèmes du bassin du fleuve Niger par une gestion durable des ressources naturelles.
La signature des accords de prêt d’un montant global d’environ 205 milliards de francs CFA (près de 313 millions d’euros) a eu lieu le 6 avril 2020, par échange de notes entre la BAD le ministre de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire. « L’exécution de ces projets témoigne de l’engagement du Cameroun à consolider davantage encore sa croissance économique, à travers le renforcement du processus d’intégration sous régionale, l’amélioration de l’accès des populations à l’énergie électrique, la préservation de l’environnement… » a déclaré Alamine Ousmane Mey.
Ce sont au total trois projets, qui ont été financés au Cameroun par la BAD, car un autre prêt d’un montant de 55,10 milliards de francs CFA (près de 84 millions d’euros) a été accordé pour le projet de développement des chaînes de valeurs de l’élevage et de la pisciculture (PD-CVEP).
Boris Ngounou