Les délestages devraient baisser dans le sud du Cameroun. C’est ce que promet le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie. Gaston Eloundou Essomba s’est rendu récemment sur le site du barrage hydroélectrique de Mekin pour la mise en service partielle de cette installation située dans la région du Sud au Cameroun. La centrale devait initialement entrer en service en 2015. Après des années de retard, l’installation débute la production d’électricité en 2020 avant de s’arrêter à cause d’une panne sur la « bobine du point neutre ».
Désormais, la centrale injecte 11,2 MW dans le réseau interconnecté sud (RIS), soit 75 % de la capacité de cette installation conçue pour fournir 15 MW. Après les réparations, Hydro Mekin, l’entreprise qui exploite l’aménagement hydroélectrique, assure que les tests de production se poursuivent pour la mise sous tension de la dernière unité de la centrale hydroélectrique prévue le quatrième trimestre de 2022.
Au moins 52,5 millions d’euros engloutis
L’électricité produite actuellement devrait bénéficier aux populations des communes de Sangmelima et de Meyomessala dans la région du Sud, ainsi que celles de Mbalmayo dans la région du Centre. Mais sur le terrain, l’entreprise de service public Eneo accuse du retard dans le raccordement des populations. Ce retard s’explique par le chantier de réhabilitation de la ligne de distribution de l’électricité de 30 kilovolts sur l’axe Mbalmayo-Sangmelima-Ndjom Yekombo dont la date de livraison n’est pas encore connue.
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Les autorités camerounaises doivent également faire face à la colère de la population qui réclame des indemnisations depuis la mise en eau du barrage dont le réservoir a englouti leurs moyens de subsistance. Autant de défis qui gonflent le coût du projet hydroélectrique de Mekin, déjà estimé à 34,5 milliards de francs CFA (52,5 millions d’euros) en 2020.
Le barrage de Mekin est situé sur la rivière Dja, un affluent de la Sangha qui se déverse dans le fleuve Congo. La retenue d’eau dispose d’un réservoir doté d’un évacuateur de crue de type « déversoir central » avec des pertuis de fond. Équipée de trois turbines, sa centrale électrique se connecte au RIS à travers un poste d’interconnexion de 110/30 kv situé à Ndjom Yekombo. L’ingénieur China National Electric Engineering Corporation (CNEEC) en charge de la mise en place de l’aménagement hydroélectrique a installé une ligne de raccordement de 110 kV sur une distance 33,1 km.
Jean Marie Takouleu