CAMEROUN : la corruption, omniprésente dans le parc national de la Bénoué

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CAMEROUN : la corruption, omniprésente dans le parc national de la Bénoué©Nicole Macheroux-Denault

Les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour du parc national de la Bénoué (PNB) sont moyennement entachées de corruption. L’évaluation de la perception des acteurs sur l’impact et l’intensité (EIPC) de la corruption à l'intérieur et aux abords de la réserve de biosphère située au Cameroun, affiche une note de 6,32/10. C’est le résultat d’une récente étude, publié par l'organisation Forêts et Développement Rural (Foder).

La corruption menace les ressources fauniques et foncières du parc national de la Bénoué (PNB), situé au nord du Cameroun. L’évaluation de la perception des acteurs sur l’impact et l’intensité (EIPC) de la corruption dans les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour et à l’intérieur de la réserve de biosphère obtient un score de 6,32/10. Indique l’organisation Forêt et développement durable (Foder), dans un rapport d’étude publié le 11 mai 2023.

Cette note indique que les transactions autour du PNB sont moyennement entachées de corruption. En effet, les pratiques illégales et non durables telles que le pâturage dans les zones interdites, l’orpaillage clandestin, la pêche et la pratique de l’agriculture dans les zones interdites, le braconnage, l’exploitation illégale des produits forestiers, et autres, y sont favorisées par la corruption. « Ces personnes, en contrepartie, pour mener leurs activités sans être dérangées, 68 % d’entre elles disent donner l’argent, 21% disent donner plutôt du matériel, et d’autres, 10 % pratiquement, offrent des services », explique Justin Kamga, le coordonnateur de Foder. Selon la même source, la corruption autour du PNB aurait brassé un peu plus de 153 000 euros, soit 100 millions de francs CFA en 2022.

La lutte contre les pratiques de corruption dans le PNB

L’EIPC de la corruption dans les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour du PNB a été réalisée dans le cadre du projet Écosystème du nord Cameroun (EcoNorCam), financé par l’Union européenne (UE) et mise en œuvre en partenariat avec l’organisation Wildlife Conservation Society (WCS) et le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED). L’étude s’est faite sur la base d’une collecte des données et informations secondaires et primaires à travers des enquêtes auprès d’un échantillon de 136 répondants (sur 105 initialement prévus) et une revue de la littérature. Les personnes consultées étaient issues des diverses catégories intéressées par l’exploitation des ressources foncières, forestières, fauniques et minières de la zone du PNB.

Les actes de corruption autour du PNB ont un impact écologique et financier important pour l’État dans la mesure où elle détruit les paysages de la zone et le prive des opportunités de mobilisation des revenus nécessaires au financement des efforts de conservation et de développement de la zone.

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L’une des premières actions pour l’amélioration de la situation est l’élaboration d’une feuille de route arrimée sur la Stratégie national de lutte contre la corruption (SNLCC) du Cameroun et sur la Stratégie d’accompagnement au changement (SAC) du projet EcoNorCam. Cette feuille de route comporte des actions de prévention, d’éducation, d’incitation, de conditions et de sanctions (PrECIS). Son implémentation est prévue sur une durée de quatre mois.

Le parc de la Bénoué, reconnu réserve de biosphère de l’Unesco

Couvrant une superficie de 180 000 hectares, le PNB est l’une des plus anciennes zones protégées du Cameroun. La réserve de faune de la Bénoué a été créée le 11 novembre 1932 pour devenir ensuite parc national par décret N°120 du 5 décembre 1968. L’aire protégée sera ensuite reconnue réserve de biosphère par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), en 1981.

Le PNB est actuellement la réserve d’animaux par excellence du Cameroun. Il abrite une faune extrêmement variée, constituée entre autres de babouins, de phacochères et de crocodiles. L’hippopotame est bien présent dans le parc, mais sa population tend à décroître, notamment à cause des conflits homme-faune.

Boris Ngounou

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