Un éboulement de terrain s’est produit le dimanche 27 novembre 2022 au quartier Damas, dans la périphérie sud-ouest de Yaoundé au Cameroun. Le dernier bilan humain du drame fait état de 15 morts et plusieurs blessés, selon les chiffres officiels.
En octobre de cette même année, un autre éboulement est survenu dans la même ville, au quartier Mimboman, faisant 3 morts. Un drame similaire s’était produit en août 2021 dans la ville de Foumban emportant un père et ses deux enfants. Cette série d’événements ramène à la mémoire un autre incident similaire qui s’est produit en 2019 dans la ville de Bafoussam faisant près de 43 morts.
La déforestation, parmi les causes
« Pour l’instant, il est assez difficile de donner la cause exacte de tels incidents, mais nous pouvons considérer certains facteurs anthropogéniques importants comme étant la cause de cet incident, notamment la coupe des pentes pour la construction qui conduit à l’instabilité, comme dans les cas de Bafoussam et Mbonj. La déforestation extensive, l’agriculture et l’urbanisation anarchique doivent également être prises en compte.» expliquent Nchini Livinus Wayih et Teshounkong Agendia, chercheurs en stabilité et dynamique des pentes et en évaluation des risques, à l’Université de Buea au sud-ouest du Cameroun.
Pour la société civile, les autorités doivent agir dans l’urgence. « Le gouvernement devrait poser des actions concrètes pour prévenir ce type d’incidents afin de protéger le droit à la vie des populations dont il est le premier garant. Le gouverneur de la région du Centre a reconnu lors de sa visite sur les lieux que la zone était très dangereuse. Outre cette reconnaissance, il serait bien d’identifier les causes exactes de ces drames devenus récurrents dans notre pays afin de limiter les dégâts dans les années à venir, car prévenir vaut toujours mieux que guérir » affirme Stella Tchoukep, Chargée de la Campagne Forêt, Greenpeace- Afrique.
Lire aussi-CAMEROUN : l’inquiétude autour de la recrudescence des inondations
Selon l’Union européenne, le Cameroun perd chaque année trois fois la surface de sa capitale Yaoundé (183 km²) en forêt. Une situation qui accroît l’impact du changement climatique sur la biodiversité, les activités socio-économiques et les populations.
Boris Ngounou