Le nouveau rapport de la Plate-forme nationale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (NPBES) constate plusieurs menaces à l’épanouissement de la flore et de la faune sauvage au Cameroun. Selon le rapport, 10% des espèces végétales et 815 espèces animales sont au bord de l’extinction à cause de l’agriculture industrielle et des infrastructures de transport, de télécommunication et énergétiques.
L’agriculture industrielle et les infrastructures accélèrent le déclin de la biodiversité au Cameroun. Dans une récente étude menée par la Plate-forme nationale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (NPBES), les scientifiques soulignent que les activités menées dans ces deux secteurs menacent environ 10% des espèces végétales et 815 espèces sauvages. De même, 50% d’espèces végétales des écosystèmes montagneux et forestiers et 30% dans la zone côtière et maritime sont menacées d’extinction.
Les ouvrages de production de l’énergie hydroélectrique, les centrales photovoltaïques, les lignes de transport électrique haute tension et les infrastructures de transport intégrant les routes et autoroutes, outre les voies ferrées et les aéroports, sont là entre autres infrastructures indexées par l’étude. Celles-ci favorisent la transformation des habitats et des milieux naturels, notamment le déboisement ou l’exploitation forestière, les défrichements agricoles et la déforestation en particulier dans les régions tropicales.
La conversion d’espaces forestiers en espaces agricoles engendre à son tour, l’assèchement des cours d’eau, des marais et des zones humides, ainsi que la pollution des sols. Ce phénomène s’observe particulièrement dans la région du Sud au Cameroun. De 2002 à 2020, 184 000 hectares de forêt primaire humide ont été grignotés dans cette région par l’agriculture industrielle (culture du palmier à huile, hévéa et autres). Ce qui représente 64% de la perte de la couverture forestière nationale au cours de la même période.
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La NPBES est la représentation camerounaise de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un organisme intergouvernemental indépendant composé de 139 gouvernements membres. Créé en 2012, il fournit aux décideurs politiques des évaluations scientifiques objectives sur l’état des connaissances concernant la biodiversité de la planète, les écosystèmes et les contributions qu’ils apportent aux populations, ainsi que les outils et méthodes pour protéger et utiliser durablement ces actifs naturels vitaux.
Le rapport la NPBES intervient au moment où se déroule la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité, jusqu’au 19 décembre 2022 à Montréal au Canada. Les assises visent à forger un nouveau cadre mondial de la biodiversité pour la prochaine décennie.
Boris Ngounou