Le portefeuille de l’énergéticien chinois Sinohydro ne cesse de croitre au Cameroun. L’entreprise vient de décrocher un autre projet d’énergie durable dans ce pays. Il s’agit de la construction et du développement d’une centrale solaire de 20 mégawatts (MW) au nord du pays.
Le chinois Sinohydro est en passe d’être le partenaire numéro un du gouvernement camerounais dans son élan vers les énergies vertes. Après le barrage hydroélectrique de Memvé’élé dans le sud, l’entreprise chinoise est encore à pied d’œuvre sur le barrage de Bini à Warak dans la région de l’Adamaoua, alors qu’un nouveau projet d’énergie renouvelable lui est confié dans la région du nord.
Le 11 juillet 2019 à Yaoundé, les dirigeants locaux de Sinohydro ont signé avec le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, un protocole d’accord. Celui-ci permet à l’entreprise chinoise de réaliser des études en vue de la conception, du financement, de la construction, de l’exploitation et de la maintenance d’une centrale solaire de 20 MW dans la localité de Lagdo.
Selon les autorités camerounaises, la future centrale solaire de Lagdo permettra de pallier le déficit d’électricité que connait la région du nord. « Ce déficit est engendré par la baisse du débit des cours d’eau dans le bassin de Lagdo, ce qui s’est traduit par la diminution de plus de 50 % de la capacité de production de la centrale hydroélectrique de Lagdo » a expliqué, Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Énergie.
Le Cameroun envisage 25 % d’énergie renouvelable dans son mix énergétique d’ici 2030
La société Sinohydro détient une importante part de marché dans le programme de transition énergétique du Cameroun. La signature du protocole d’accord entre elle et le gouvernement camerounais sur la centrale solaire de Lagdo intervient au moment où l’entreprise est à pied d’œuvre sur la construction d’un barrage hydroélectrique, d’une capacité installée de 75 MW à Bini dans la région de l’Adamaoua. Le barrage hydroélectrique de Memvé’élé (201 MW), mis en service en 2017, a été également construit par l’entreprise chinoise.
Dans cet éventail de projets énergétiques du Cameroun, d’autres opérateurs prennent leurs marques. C’est le cas de la société GDS Orion Solar. Il s’agit d’une coentreprise formée par le français Générale du solaire et des partenaires financiers tel que le fonds d’investissement Arborescence Capital. Elle a signé le 21 juin 2019, une convention avec l’Agence de promotion des investissements (API). L’entreprise entend investir près de 23 millions d’euros, soit 15 milliards francs CFA, dans un projet de construction d’une centrale solaire d’une capacité de production de 20 MW dans la ville de Ngaoundéré, chef-lieu de la région du nord Cameroun.
Ces projets s’inscrivent dans le cadre de l’ambition énergétique du Cameroun à l’horizon 2030. Le pays souhaite faire passer les énergies renouvelables, qui plafonnent actuellement à 1 % de la production d’énergie, à 25 % de la capacité de production. Celle-ci serait répartie à hauteur de 11 % pour l’hydroélectricité, 7 % pour la biomasse, 6 % pour l’énergie solaire photovoltaïque et 1 % pour l’énergie éolienne.