Le gouvernement camerounais veut à nouveau couper les arbres sur une partie de la forêt d’Ebo, située dans le département du NKam, région du Littoral. Ignorant les protestations d’organisations non gouvernementales (ONG) et des communautés locales, le ministre camerounais des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo vient de publier un appel d’offres relatif à l’exploitation de deux nouvelles concessions forestières dans le pays. Ce sont en tout 45 794 hectares de forêt qui sont mis en concession dans le département du Donga-Mantug (Nord-Ouest), contre une superficie de 11 396 hectares dans le département du Nkam, région du Littoral. Ce qui fait un total de 57 190 hectares de superficie ouverts à l’exploitation forestière.
Selon les autorités, la mise en concession de ces forêts permettra de désenclaver et développer les territoires concernés.
Le cas du Nkam
C’est la deuxième fois en l’espace de deux ans que le gouvernement camerounais tente de soumettre la forêt du Nkam à l’exploitation du bois d’œuvre. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a signé le 14 juillet 2020 avec l’approbation de la présidence de la République, un décret visant à exploiter 68 385 hectares de cette forêt vierge. Mais face aux vives indignations de la société civile et des populations locales, le président camerounais, Paul Biya a fait annuler le 6 août 2020, le décret autorisant la coupe des arbres dans le massif d’Ebo.
Nouvellement visée par un projet d’exploitation forestière étendu sur 11 396 hectares, Ebo, dont une partie est située dans le département du Nkam, est un habitat de gorilles. Étendue sur une superficie d’environ 150 000 hectares, cette zone abrite une population isolée de gorilles de l’Ouest et d’importantes populations de chimpanzés du Nigéria — Cameroun, des éléphants de forêt, des perroquets gris, et etc.. On y retrouve de nombreuses autres espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et même, 12 essences d’arbres inconnues à la science. Cette forêt dispose d’une capacité de capture de 35 millions de tonnes de carbone.
Boris Ngounou