Dans un communiqué signé le 22 décembre 2023, le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim, interdit toute activité minière artisanale et artisanale semi-mécanisée, pratiquée au-delà de 30 mètres de profondeur. La mesure vise à protéger non seulement l’environnement, mais aussi les vies humaines. Entre 2015 et 2022, 205 décès ont été enregistrés dans les sites miniers des régions de l’Est et de l’Adamaoua.
Au Cameroun, les activités minières laissent des trous béants qui se transforment en lacs artificiels, dégradant l’environnement et mettant les populations riveraines en danger de mort. Selon un recensement effectué par l’organisation non gouvernementale Foder (Forêts et développement rural) entre 2015 et 2022, 205 décès ont été enregistrés dans les sites miniers des régions de l’Est et de l’Adamaoua, dont 12 cas de noyades dans des lacs artificiels. Les 193 autres décès étaient dus aux éboulements et glissements de terrain causés par des trous béants abandonnés.
La législation camerounaise oblige pourtant les artisans et les sociétés minières à refermer les trous miniers après exploitation. Mais cette mesure est foulée au pied par bon nombre d’opérateurs, en raison de manquements liés à l’applicabilité de la loi. C’est sans doute pour combler cette faille qu’intervient la décision prise le 22 décembre 2023 par le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim. Fuh Calistus Gentry a publié un communiqué « interdisant désormais toute activité minière artisanale et artisanale semi-mécanisée au-delà de 30 m de profondeur ».
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Le ministre invite tous les opérateurs dont les profondeurs des sites d’exploitation vont au-delà de la profondeur susmentionnée à « suspendre immédiatement leurs activités, à évacuer leurs machines et équipements de production, à restaurer et à fermer lesdits sites ». Pour les semi-mécanisées, seuls feront exception les exploitants miniers qui auront « préalablement présenter un plan d’exploitation et une étude géotechnique sur la stabilité des talus, avec pour objectif de migrer vers la petite mine », précise Fuh Calistus Gentry.
Le gouvernement camerounais n’est pas à sa première action contre l’exploitation non-conforme des sites miniers. Dans une correspondance datant du 18 août 2023, Fuh Calistus Gentry, a saisi les responsables régionaux et départementaux de son département ministériel pour leur rappeler de formaliser les activités d’exploitation minière artisanale semi-mécanisée. En d’autres termes, le ministre demandait à ces collaborateurs de procéder sans délai à la fermeture de tous les sites des exploitants qui ne se sont pas conformés au code minier en vigueur.
Boris Ngounou