L’hôtel Florence d’Ebolowa, dans la région du sud Cameroun, a abrité du 6 au 10 mai 2019, un atelier de formation des responsables de mairies camerounaises. Ces derniers ont été outillés sur les avantages liés à l’usage des énergies renouvelables et l’application des techniques et dispositifs d’efficacité énergétique.
Initié par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), cet atelier s’inscrit dans le cadre du programme de l’exemplarité énergétique du secteur privé, nouvellement conçu par cette organisation. Il s’agit d’un programme de soutien technique pour l’amélioration de l’efficacité énergétique et de l’exploitation des énergies renouvelables dans les communautés ou collectivités. Il consiste à identifier, développer et réaliser des actions à impacts rapides, visant à permettre aux communes de réaliser des économies substantielles en termes d’énergies et financiers.
L’efficacité énergétique permet de résorber l’équation du déficit énergétique à partir de moyens plus modestes. C’est une opportunité que peuvent saisir les collectivités territoriales décentralisées, car les mutations envisagées leur permettent de réduire sensiblement leurs charges financières, ainsi que l’empreinte de la production et de l’utilisation des énergies actuelles sur l’environnement. « Outre les solutions aux multiples besoins d’énergie, les nouvelles tendances sont désormais orientées vers les solutions de mix énergétique mettant en œuvre les énergies renouvelables et, mieux, l’intégration de l’efficacité énergétique qui permet d’aboutir à une meilleure maîtrise, voire à la réduction de la demande énergétique, en vue d’offrir un meilleur équilibre entre l’offre et la demande », a déclaré à l’ouverture des travaux, Hélé Pierre, ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable.
Le gouvernement est résolument tourné vers les énergies renouvelables
Après avoir procédé à l’ouverture officielle des travaux de l’atelier, le ministre de l’Environnement, Hélé Pierre, s’est rendu sur le site du chantier de construction du barrage hydroélectrique de Memve’ele. L’ouvrage situé à 175 kilomètres d’Ebolowa, devra à terme fournir 211 mégawatts (MW) d’électricité au Cameroun.
Le pays mène une politique énergétique ambitieuse et déjà visible sur plusieurs théâtres. En décembre 2016, le Cameroun a obtenu un prêt de 325 millions de dollars de la part de la Banque mondiale afin de rendre la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel) complètement opérationnelle, d’améliorer la qualité du réseau et de le développer.
Cette annonce a été suivie de plusieurs autres, à commencer par celle du ministère de l’Énergie, un mois plus tard, relative à l’octroi d’un budget de 800 milliards de FCFA pour assurer une mise à niveau des réseaux de transport d’électricité sur la période 2017-2022. Basile Atangana Kouna, alors ministre camerounais de l’Énergie avait par ailleurs souligné que les crédits pour financer les ouvrages d’évacuation de la centrale hydroélectrique de Warak (75 MW) avaient été trouvés. Ce barrage financé par un partenaire chinois renforce la place de l’hydroélectricité dans un pays déjà largement tributaire de cette source d’énergie primaire pour la production d’électricité (environ 75 % de la fourniture d’électricité pour la consommation actuelle).
Boris Ngounou