Vulgariser et promouvoir les énergies renouvelables au Cameroun. Tel était l’objectif du premier Forum national des énergies renouvelables qui s’est tenu le 3 mai 2024 à Yaoundé au Cameroun. L’évènement était co-organisé par le ministère camerounais de l’Eau et de l’Énergie et Huawei. Le géant du numérique en a profité pour lancer sa solution intelligente et compacte d’alimentation hybride « iSite Power-M » au Cameroun et dans l’ensemble de la sous-région Afrique centrale. Il s’agit d’une solution alternative adéquate de fourniture en énergie électrique, alimentée majoritairement par l’énergie solaire et qui pourrait permettre de pallier le déficit d’accès à l’électricité.
Ce qui va changer avec iSite Power-M
Au Cameroun, le taux global d’accès à l’électricité en 2023 était estimé à 71 % selon le ministère de l’Eau et de l’Énergie, soit 90 % en zone urbaine et 40 % en milieu rural. « En termes de rendement et de réduction des coûts, notre solution solaire hybride peut aller jusqu’à 70 % d’économie sur la consommation d’énergie à travers l’opérateur majeur du secteur de l’électricité au Cameroun, Eneo, contrairement aux systèmes conventionnels », indique Huawei.
iSite Power-M prend également en charge une source d’énergie alternative (AC). Les modules d’alimentation sont disponibles en trois formats de (2,5 k-5 kW), (5 kW-10kW), et (5kW-15 kW), avec des batteries lithium incorporées.
L’électricité économisée pourra être utilisée pour renforcer l’alimentation en zone rurale, où la précarité énergétique est davantage accentuée, et fournit une alimentation de secours fiable et stable pour les résidences, les appartements, les bureaux (…) en milieu urbain. Une telle solution permettra d’améliorer le taux d’accès à l’électricité, à partir des énergies renouvelables. « L’objectif de notre pays dans le secteur de l’énergie est d’atteindre un taux d’électrification de 100 % d’ici à 2035, soit 25 % d’énergies renouvelables contre 5 % actuellement, majoritairement le solaire », a indiqué le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie Gaston Eloundou Essomba lors de ce forum sur les énergies renouvelables au Cameroun qu’il a présidé, accompagné de plusieurs autres membres du gouvernement à l’instar de la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libon Li Likeng, la ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga, etc. Le gouvernement camerounais prévoit aussi de réduire de 32 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2035.
Lire aussi – Énergies renouvelables : au Cameroun, les équipements sont provisoirement détaxés
Pour Gaston Eloundou Essomba, ce forum aura également permis de démontrer l’importance de la digitalisation qui loin de se limiter au développement des TIC, est aussi axée sur la transformation des énergies vertes pour produire de l’électricité. D’ailleurs, Huawei accompagne également l’État camerounais dans un projet d’électrification de 1 000 localités du pays avec de systèmes solaires photovoltaïques, a rappelé le ministre Gaston Eloundou Essomba. Les deux premières phases ont été achevées avec 356 localités bénéficiaires, soit 49 000 familles (3 millions d’habitants). La troisième phase qui permettra d’électrifier 200 autres localités a démarré au début de l’année 2023.
Les défis à relever mis sur la table
Pour atteindre l’objectif de 25 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique d’ici à 2035, le Cameroun met en œuvre plusieurs autres projets, notamment les centrales solaires de Maroua et Guider de 39 MWc, inaugurées en septembre 2023. Pour mémoire, ce pays d’Afrique centrale dispose d’une capacité installéé de 1,75 GW produite à partir hydroélectriques et de centrales thermiques très polluantes et coûteuses en termes d’exploitation et d’entretien.
Si l’état des lieux et les projets en cours ont permis de voir que la question de la transition énergétique est effectivement prise en compte au Cameroun, notamment à travers des exposées et des analyses, il reste des défis à relever. Il s’agit notamment du financement des start-up, ainsi que des petites et moyennes entreprises (PME) opérant dans ce secteur de l’énergie. Le second défi est celui de la formation. La conscience environnementale qui est le troisième défi, pourrait évoluer et déboucher sur la synergie d’actions décrite et espérée par le gouvernement du Cameroun. La prise en compte de ces facteurs pourrait permettre d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables nécessaires au développement socio-économique dans ce pays peuplé d’environ 29 millions d’habitants.
Inès Magoum