Le Cameroun promet de déployer une forte participation au 28e Sommet Afrique-France sur la ville durable, de juin 2020 à Bordeaux. Ce pays d’Afrique centrale est confronté à de sérieux défis d’urbanisation. Sa capitale Yaoundé, accueille depuis quelques mois, une moyenne de 300 nouveaux résidents par jour.
La secrétaire générale du 28e Sommet Afrique-France vient d’effectuer une visite au Cameroun. À trois mois du sommet, Stéphanie Rivoal, dans une opération séduction réussie, est allée solliciter la présence du pays « Afrique en miniature ». Pour ce faire, l’ambassadrice a pu échanger le 2 mars 2020, avec ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, qui l’a assurée « de la forte présence camerounaise » au rendez-vous, prévu à Bordeaux du 4 au 6 juin 2020, sous la thématique de la ville et territoires durables.
Bien que Stéphanie Rivoal soit entourée, dans la préparation de cet évènement par des Camerounais (notamment Pierre de Gaétan Njikam, 3e adjoint au maire de Bordeaux en charge des affaires africaines), sa visite au Cameroun se justifie surtout par les grands défis d’urbanisation que doit relever le pays.
La Ville durable, une urgence pour le Cameroun
La crise séparatiste qui sévit dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest depuis novembre 2016 a produit plus de 500 000 déplacés internes, qui fuient les violences pour trouver refuge dans les autres régions du Cameroun. Ces déplacements ont exacerbé l’exode rural déjà en cour, à telle enseigne qu’aujourd’hui, une ville comme Yaoundé la capitale, accueille une moyenne de 300 nouveaux habitants par jour.
Cette urbanisation galopante n’est pas une exception camerounaise. « Le nombre d’habitants dans les villes africaines s’élève actuellement à près 600 millions, et d’ici à 2050, ce nombre devrait doubler à, 1,2 milliard d’Africains qui vont vivre dans les villes. Or, les villes, lorsqu’elles ne sont pas suffisamment aménagées, peuvent devenir des enfers, au lieu d’être des endroits de production de la richesse » a expliqué Stéphanie Rivoal.
C’est pour trouver des solutions à ces problèmes que le 28e sommet Afrique-France veut réunir près de 40 chefs d’État, 1000 entrepreneurs et 400 maires africains, au tour du thème de la ville durable. Il sera question d’échanger autour des questions telles que l’accès à l’eau, à l’électricité, aux logements, à l’emploi des jeunes et à la mobilité. Le sommet de Bordeaux veut jeter les bases d’une ville africaine, basée sur des infrastructures moins consommatrices d’énergie, peu polluantes, et économiquement abordables.
Boris Ngounou
