Dans la capitale camerounaise, Yaoundé, les arrondissements les plus éloignés de la décharge de Nkolfoulou, qui s’étendent sur 56 hectares et se situent au nord-est de la ville, à environ 10 kilomètres du centre urbain, sont devenus aussi propres que les arrondissements plus centraux. Un progrès à mettre sur le compte du nouveau centre de transfert d’ordures, qui sert d’intermédiaire entre la décharge, et les ordures ménagères collectées dans le 3e, le 6e et le 7e arrondissement de Yaoundé. « Nous avons organisé la collecte de telle sorte que, les camions assurant le ramassage des ordures dans les arrondissements assez éloignés de la décharge, viennent déverser leurs contenus sur ce site, mis à notre disposition par la communauté urbaine de Yaoundé. », explique Patrick Angouss, directeur de la propriété urbaine à hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam).
Il s’agit d’un terrain nu, d’environ un hectare de superficie, situé au lieudit Camps Yayap, quartier Messa, dans le 2e arrondissement. Jusqu’à 2 000 tonnes d’ordures peuvent y être parquées, avant qu’elles ne soient acheminées à la décharge par des gros-porteurs pouvant contenir jusqu’à 50 tonnes d’ordures soit 5 fois le tonnage des camions de collecte. « Ceci a l’avantage d’éviter aux camions d’aller trainer dans les embouteillages le long de la route qui mène à la décharge. En se limitant à cet endroit, ces camions effectuent 4 fois plus de rotation en termes d’enlèvement des bacs pleins d’ordures et de ports à porte, d’où la propreté retrouvée que vous pouvez observer dans ces arrondissements » ajoute Patrick Angouss.
Avec ou sans la CAN 2019 au Cameroun, Hysacam entend passer à un niveau de propreté supérieur
Au cours de la présentation du centre de transbordement d’ordures ménagères du camp Yayap, le 12 décembre 2018, l’entreprise Hysacam, qui détient jusqu’ici le monopole de la collecte et du traitement des ordures ménagères au Cameroun, a donné des garanties pour que les populations passent des fêtes de fin d’année dans de bonnes conditions de propreté, mais s’engage également pour des villes plus propres en 2019. « Malgré le retrait de l’organisation de la coupe d’Afrique des nations de football (CAN totale 2019) au Cameroun, nous poursuivrons l’optimisation et la mise à niveau de nos prestations », a déclaré Garba Amadou, directeur de la communication à Hysacam.
Le 5 juin 2018, le groupe français Renault Trucks (constructeur automobile) a livré un premier lot de 55 camions à Hysacam. Une opération qui s’inscrit dans le sillage de la convention de financement de 211 camions et 17 engins lourds, signée en octobre 2017 par Hysacam et un syndic de banques (SGC, Ecobank, Bicec), avec la caution solidaire de Proparco. La livraison des camions restants se fera dans les prochains mois.
En renouvelant son parc, l’entreprise, qui célébrera son cinquantenaire en 2019, consolide son expérience et son leadeurship dans les métiers de la propreté.
Fondée en 1969 par la famille Granjouan, Hysacam devient une filiale du français Sita puis est complètement nationalisée dans la foulée d’une prise de contrôle par des actionnaires camerounais en 1995. Présente également au Niger, au Tchad, au Bénin et au Liberia, le capital de l’entreprise s’élève aujourd’hui à 15,24 millions d’euros soit 10 milliards de FCFA. Elle emploie 5 mille personnes dans 15 villes du Cameroun.
Boris Ngounou