Une nouvelle station d’épuration des boues de vidange, dont la construction est assurée par Atelawa et Africa Kom’s, sera bientôt opérationnelle à Bangangté, à l’ouest du Cameroun. Les boues récupérées seront transformées en fertilisants pour l’agriculture.
Ce sera la première infrastructure du genre à Bangangté, une petite ville située dans à l’ouest du Cameroun, à plus de 250 km de Yaoundé, la capitale du Cameroun. La commune de Bangangté a choisi d’installer cette station à 5 km du centre-ville. La construction est déjà achevée et les ingénieurs responsables du projet sont en train d’effectuer des tests pour garantir son bon fonctionnement.
« Les essais hydrauliques ont débuté, en attendant l’arrivée du camion hydrocureur, qui est déjà arrivé au port à Douala, pour la mise en service des activités de la station avant la fin du mois d’août 2018 », a confirmé un responsable de la municipalité. Le camion récupérera les matières fécales des fosses septiques de la ville et de ses environs pour les acheminer jusqu’à la station de traitement des boues de vidange par filtre planté de roseaux. Cette technique est bien adaptée au traitement des boues jusqu’à 100 000 équivalents-habitants. Il s’agit d’une solution simple, efficace, économique, durable, sobre en énergie et en général bien intégrée dans le paysage, pourvu que l’on dispose de la surface suffisante. L’usine est construite sur une superficie de 2 hectares.
Un projet bénéfique pour l’agriculture
La station permet de séparer l’eau des boues et de l’épurer. Les boues ainsi déshydratées sont stabilisées et hygiénisées pour être transformées en fertilisants pour l’agriculture. Un projet exemplaire d’économe circulaire. Comme la plupart des localités de la région de l’ouest, la commune de Bangangté, peuplée de près de 100 000 habitants, est essentiellement agricole. Or, la principale difficulté à laquelle sont confrontées les populations qui exercent cette activité est la pauvreté du sol, qui pourra être ainsi amendé.
Selon la maire de Bangangté, Célestine Ketcha Courtès, la construction de cette infrastructure a coûté 230 millions de francs CFA, soit plus de 350 000 euros. Ce n’est pas la première fois qu’un projet d’eau et d’assainissement est mené par Mme Courtès à Bangangté. La ville avait inauguré les premières bornes-fontaines et installé un quinzaine de latrines écologiques , fruits du projet Maîtrise d’ouvrage durable dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement à Bangangté (Modeab). Soutenu par la Fondation Veolia, ce projet a déjà permis l’accès à l’eau potable à des milliers de personnes dans la ville. Il a d’ailleurs reçu en 2014, le Prix de l’excellence des Nations unies pour les services publics, dans la catégorie « Amélioration du service rendu aux populations ».
Jean Marie Takouleu