Yaoundé, la capitale du Cameroun dispose d’une station de traitement des boues de vidange. La nouvelle installation a été mise en service récemment par Luc Messi Atangana, le maire de Yaoundé. L’usine dispose d’une capacité de 200 m3 par jour. La station d’assainissement desservira les plus de 4 millions d’habitants de la ville de Yaoundé.
À l’absence d’une structure publique adéquate, les populations de Yaoundé étaient encore, il y’a quelques semaines, obligées de solliciter l’expertise d’entreprises privées pour gérer leurs boues de vidange. De la matière fécale qui se retrouvait ensuite dans la nature, polluant l’eau et présentant des risques sur le plan sanitaire.
Le nouveau projet d’assainissement a été mis en œuvre par la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), à travers ses services techniques, et avec l’appui d’un bureau d’études transversal, Delvic-Era Cameroun. L’Association internationale des maires francophones (AIMF) a alloué 4,3 millions d’euros (plus de 2,8 milliards de francs CFA) pour la réalisation des travaux.
Vers la structuration de la filière de gestion des boues de vidange
Très souvent, les boues de vidange tirées des fosses septiques sont déversées dans l’environnement, en l’absence de systèmes d’élimination adéquats. La mise en service de la station de traitement des boues de vidange de Yaoundé devrait contribuer à la structuration de la filière, et ainsi ouvrir la voie à la valorisation de la matière fécale comme c’est le cas dans d’autres villes africaines. « Nous invitons les entreprises à se conformer aux dispositions fixant les conditions d’exercice de l’activité d’enlèvement, de transport et de dépotage des boues de vidage issues des installations d’assainissement non collectif en général. Pour ce faire, il faudra que chaque opérateur obtienne un agrément, dote chaque camion de vidange d’un GPS et d’une licence », affirme Luc Messi Atangana, le maire de Yaoundé.
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Les boues issues du traitement peuvent par exemple être converties en engrais naturel, réduisant ainsi l’utilisation excessive des engrais chimiques. Cette matière peut également servir à produire de l’électricité en brûlant les boues, grâce à des technologies récentes.
Inès Magoum