Dans une publication parue dans la revue scientifique PeerJ, les scientifiques des Jardins botaniques royaux de Kew au sud-ouest de Londres (la capitale de la Grande-Bretagne), annoncent la découverte d’un arbre, qui était jusque-là inconnu de la science. Il s’agit d’un petit arbre tropical à feuilles persistantes, possédant des fleurs jaunes et brillantes qui poussent sur son tronc. Cette espèce endémique pousse dans une petite zone du massif forestier d’Ebo, situé à cheval entre les régions du Centre et du Littoral au Cameroun.
Les botanistes de Kew ont décidé de baptiser cette espèce d’arbre Uvariopsis dicaprio, un nom scientifique qui joue deux fonctions. La première est de rendre possible l’évaluation du risque d’extinction de cet arbre. Aussi, le nom scientifique d’Uvariopsis dicaprio, est un hommage au célèbre acteur de cinéma américain et défenseur de l’environnement, Léonardo Dicaprio. « Nous pensons que son rôle a été crucial dans l’arrêt de l’exploitation de la forêt d’Ebo », affirme le Dr Martin Cheek de Kew.
Léonardo Dicaprio et l’arrêt du projet d’exploitation de la forêt d’Ebo
Intervenant en 2020 à la suite des experts internationaux et organisations non gouvernementales (ONG) qui avaient écrit une lettre au gouvernement camerounais pour documenter les précieuses espèces animales et végétales menacées d’extinction par un projet d’exploitation forestière prévue sur 68 000 hectares à Ebo, l’héroïne du film Titanic avait initié une campagne sur les réseaux sociaux à l’intention de ses millions d’abonnés. Et quelques semaines après cette action, la présidence de la République du Cameroun a instruit l’arrêt des plans visant à autoriser l’exploitation de la forêt d’Ebo, bien qu’elle ne soit pas encore officiellement convertie en parc national, comme le souhaitent les ONG de protection de l’environnement.
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Pour Greenpeace, l’annulation du projet d’exploitation de la forêt d’Ebo ne constitue qu’une étape d’un long processus. L’ONG veut voir la formalisation d’un mécanisme de conservation durable de cette forêt. « La décision du gouvernement camerounais qui suspend le projet d’exploitation de la forêt d’Ebo est bonne, mais on ne devrait pas en rester là. C’est juste une première étape. Nous devons réfléchir à un statut spécial et durable de cette région pour préserver sa biodiversité tout en contribuant à l’économie locale et nationale » affirme Sylvie Djacbou, chargée de la forêt chez Greenpeace Afrique.
Ainsi, d’autres ONG internationales ont demandé au gouvernement camerounais de reconsidérer sa décision de 2006, qui visait le classement de la forêt d’Ebo en parc national. Un espoir qui reste permis dans la mesure où le 20 juillet 2020, le président de la République du Cameroun a promulgué la loi qui l’autorise à ratifier l’accord sur la conservation des gorilles et de leurs habitats, adoptés le 26 octobre 2007 à Paris en France.
Boris Ngounou