L’entreprise indienne WPIL Limited vient de remporter un contrat pour la construction et la réhabilitation des systèmes d’approvisionnement en eau potable (AEP) pour 20 villes au Cameroun. Il exécutera sont contrat par le biais de son partenaire local, le groupe Nkah Engineering
Les autorités camerounaises ont l’intention d’améliorer l’accès à l’eau potable dans plusieurs villes du pays. Actuellement, 67 % des Camerounais ne sont pas connectés au réseau d’adduction d’eau potable (AEP). Elles ont donc lancé un appel d’offres pour la construction et la réhabilitation des systèmes d’AEP dans 20 villes. Le marché a été remporté par l’entreprise indienne WPIL Limited qui travaillera sur place avec son partenaire local, le groupe Nkah Engineering.
Le montant contrat remporté s’élève 34 milliards de francs CFA, soit près de 52 millions d’euros. Le projet va concerner les populations de six régions du Cameroun : le Centre, le Littoral, l’Ouest, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et le Sud.
Le Cameroun, château d’eau d’Afrique central, a soif
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement lance des projets pour booster l’accès à l’eau potable dans les villes du Cameroun. En mars 2018, le pays a commencé l’exécution de la deuxième phase du Projet d’alimentation en eau potable pour neuf villes. Il a alors reçu un prêt d’Exim Bank of China, d’une valeur de 53,4 milliards de francs CFA, soit plus de 81 millions d’euros. La première phase du projet avait été financée à hauteur de 56 milliards de francs CFA (plus de 85 millions d’euros) par la même institution financière.
Des projets et dotés d’un financement solide donc, mais qui sont encore très loin de satisfaire les populations, tellement la pénurie d’eau impacte le quotidien des Camerounais. Alors même que ce pays d’Afrique centrale possède l’un des premiers réservoirs d’eau souterraine et d’eau de surface du continent selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au Cameroun, le nom de l’essentiel des départements administratifs est en général dérivé de celui du cours d’eau qui l’arrose. C’est le cas du département du Noun dans la région de l’Ouest avec la rivière du même nom, le département du Nyong-et-Kéllé (traversé par la rivière Nyon) dans le centre du pays ou encore le département de la Sanaga-Maritime (traversé par le fleuve Sanaga) dans la région du Littoral.
Mais, en dépit de toutes ces rivières, une région comme le Centre reste l’une des plus touchées par la pénurie d’eau. À Biyem-Assi, l’un des quartiers résidentiels de la capitale camerounaise, l’eau coule à peine deux fois par semaine dans les robinets. Les populations sont alors obligées de parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau au niveau des sources naturelles.
Jean Marie Takouleu