Bonne nouvelle pour les ONG qui assurent la préservation des tortues marines au Cap-Vert. Le gouvernement entend augmenter d’environ 70 000 euros les fonds alloués annuellement pour leurs activités. Cette annonce a été faite le 9 septembre 2020 par Gilberto Silva, le ministre capverdien de l’Agriculture et de l’Environnement. Ce responsable rentrait d’une visite à la plage de Sao Francisco, à Praia la capitale capverdienne située au sud du pays, où une zone de nidification a été construite pour la translocation des nids de tortue à risque. Résultat de cette opération : plus 140 000 nids ont été recensés. Un nombre record, qui garantit les ambitions écologiques et écotouristiques du gouvernement.
La tortue marine, des avantages économiques et environnementaux indéniables
« Le but de notre visite est d’aider à sensibiliser la population capverdienne à l’importance de la préservation des tortues marines. Cette protection a une énorme importance non seulement d’un point de vue écologique, mais aussi dans la promotion du tourisme dans notre pays » explique Gilberto Silva le ministre capverdien de l’Agriculture et de l’Environnement. Considéré comme un « paradis » pour les tortues marines, le Cap-Vert accueille plus de 250 000 touristes chaque année, la plupart en provenance de l’Allemagne, de l’Italie et du Portugal.
Pour préserver cette fascination que les tortues marines exercent chez l’homme, le Cap-Vert s’est entouré d’instruments et de loi sur la protection des tortues et de leur habitat. Avec l’aide du Fonds mondial pour la nature (WWF) et de l’organisation de conservation Natura 2000, le gouvernement capverdien a identifié puis mis en place 47 zones protégées sur l’ensemble du territoire de l’archipel. En outre, le pays a récemment signé la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (Cites), et le marais de Curral Velho (île de Boa Vista, à l’est du pays) figurera bientôt sur la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale.
La protection des tortues marines a également un intérêt environnemental. Plusieurs espèces se nourrissent d’algues et contribuent ainsi au contrôle de cette végétation qui peut devenir envahissante ; une situation dont la fréquence semble augmenter avec le réchauffement des océans. D’autres ont une alimentation à base de méduses, dont les populations ont aussi tendance à proliférer probablement en raison de la diminution des poissons petits pélagiques qui, comme les méduses, se nourrissent de plancton.
Boris Ngounou