L’accord de coopération technique et institutionnelle a été signé le 18 septembre 2023 entre le ministre de l’Équipement et de l’Eau du Maroc, Nizar Baraka, et Gilberto Silva, le ministre cap-verdien de l’Agriculture et de l’Environnement. « Le royaume chérifien a une expérience significative en matière de gestion de l’eau pour avoir réalisé une panoplie de projets. Par ailleurs, le Maroc est aussi expérimenté pour ce qui est de l’élaboration des lois relatives à la gestion de cette ressource. C’est donc volontairement et de façon responsable que nous soutiendrons le Cap-Vert », a promis le ministre Nizar Baraka lundi dernier.
Si le Cap-Vert est parvenu à atteindre une couverture en eau potable de 90 % en zone urbaine et 86 % en milieu rural depuis 2011 selon l’Agence française de développement (AFD), ce résultat cacherait de nettes disparités entre les municipalités avec des consommations unitaires souvent faibles traduisant à la fois l’insuffisance de la ressource hydrique, les difficultés d’une distribution effectuée par des camions-citernes ou des bornes-fontaines, et des conditions insuffisances de performance au plan technique et financier des services.
À ces disparités s’ajoutent les défis climatiques, notamment la sécheresse qui a depuis atteint un seuil critique au Cap-Vert, réduisant les ressources en eau destinées aux ménages et à l’irrigation. Cette situation a d’ailleurs poussé le gouvernement cap-verdien à décréter « l’urgence hydrique » dans l’ensemble du pays le 7 janvier 2020.
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Au vu de son expertise dans la mise en œuvre de projets hydrauliques et de sa connaissance des conséquences de la sécheresse pour y être confronté, le Maroc soutiendra le renforcement de la gouvernance des eaux souterraines et de surface dans l’archipel situé en Afrique de l’Ouest, la gestion des agences de bassins versants, la surveillance des coûts de l’eau, l’élaboration des politiques de gestion des ressources en eau, et le développement des mesures de sensibilisation pour le guidage et la protection de l’eau.
Aussi, les techniciens cap-verdiens du secteur de l’eau seront outillés au dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation. La valorisation de cette ressource en eau non conventionnelle devrait contribuer à améliorer les pratiques agricoles et les moyens de subsistance des populations au Cap-Vert.
Inès Magoum