Quelques semaines après le Sommet africain sur le climat (ACS) qu’elle a accueillie avec faste en septembre 2023, Nairobi est de nouveau au cœur d’un grand évènement qui n’est autre que la visite du roi d’Angleterre. Connu entre autres pour son attachement aux espaces verts et ses discours engagés contre le réchauffement climatique, Charles III devrait à travers sa présence symbolique influencer positivement la transition écologique en cours au Kenya.
Le roi d’Angleterre effectue son tout premier voyage officiel en terre africaine depuis son couronnement le 6 mai 2023. Et c’est le Kenya, pays de la corne de l’Afrique et au passé colonial controversé que Charles III a choisi. Son arrivée solennelle le 31 octobre 2023 laisse évidemment planer des interrogations sur l’avenir des relations entre Nairobi et Londres, mais également sur l’influence positive que sa posture royale ou même ses convictions écologiques connues de tous peuvent jouer pour accélérer le développement durable de quelque 55 millions de Kenyans.
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C’est la taille de la population anglaise en 2011. Les deux nations ont en commun la croissance démographique qui est un facteur clé pour appréhender la crise climatique et ses perspectives. Les connaissances de l’ex-prince de Galles sur les plantes, les animaux et l’agroécologie -qu’il a souvent revendiqués comme un héritage de la nature devraient être mis à profit lors de ses discussions avec les autorités politiques et économiques du Kenya.
Une vision royale du développement durable à partager
Et le pays d’Afrique de l’Est entouré de savanes, de zones lacustres et montagneuses a grand besoin de conseils et de visibilité en ce moment où les sècheresses prolongées et les pics de pollution atmosphérique s’enchainent malgré des investissements amorcés depuis quelques années déjà. Des sujets au cœur des objectifs du développement durable (ODD), mais qui seront abordés officieusement puisque le roi n’a pas d’autorité politique au Royaume-Uni.
Par contre, rien n’oblige Charles III – qu’on sait très avisé sur la biodiversité (ODD14 et 15) à rester silencieux face à l’étalement urbain qui menace le parc national de Nairobi (117 km2). Le monarque britannique visitera cet espace naturel pour apprécier les initiatives de conservation menées par le Kenya Wildlife Service (KWS). Son avis d’écologiste comptera également en matière de sauvegarde des écosystèmes lors de son excursion dans une réserve naturelle de la ville méridionale de Mombasa.
L’appui de Londres à la transition écologique de Nairobi
Ainsi, la simple présence de « Sa Majesté » rappelle aux dirigeants kenyans qu’ils ne font pas fausse route sur les chantiers en cours, mais qu’ils doivent peut-être les accélérer afin d’être la première nation africaine du Commonwealth à jour en 2030 dans la mise en œuvre des 17 ODD. Si aucun accord ne sera signé, il est au moins certain qu’elle trace la voie au gouvernement de Rishi Sunak pour renforcer la coopération économique entre le Kenya et la Grande-Bretagne.
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Elle se chiffre actuellement à 1,4 milliard de dollars. Londres qui est le premier investisseur étranger de Nairobi a par exemple annoncé en 2021 la création d’un fonds de 80 millions de dollars pour la construction de 10 000 logements écologiques dans le comté de Kakamega, à l’ouest du pays. C’est dans le cadre du projet de ville intelligente baptisé Mwale Medical and Technology City (MMTC).
Benoit-Ivan Wansi