La mobilisation des 200 millions de dollars se fera à travers un nouveau fonds lancé le 18 septembre 2023 par Samantha Power, l’administratrice de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), et Anne Beathe Tvinnereim, la ministre norvégienne du Développement international. Ce mécanisme de financement sera capitalisé progressivement pour stimuler l’investissement dans la croissance agricole en Afrique. « Ce fonds multi-donateurs permettra de débloquer des centaines de millions de dollars de financement pour les petites et moyennes entreprises agricoles (agri-PME) sur le continent. Trois agri-PME sur quatre n’ont pas accès au financement bancaire formel et sont trop grandes pour les prêts de microfinance qui sont généralement inférieurs à 1 000 dollars, ce qui crée un écart estimé à 100 milliards de dollars dans la demande de financement non satisfaite », indique l’Usaid.
Sur les 200 millions de dollars du fonds, les États-Unis d’Amérique par l’intermédiaire de l’Usaid annoncent un engagement initial de 35 millions de dollars. La Norvège contribuera à hauteur de 70 millions de dollars.
Réduire l’insécurité alimentaire
Le fonds sera également alimenté grâce « à des contributions supplémentaires de donateurs », indique l’Usaid. De manière globale, le fonds d’investissement agricole devrait bénéficier à 1,5 million de petits exploitants agricoles regroupés autour de 500 agri-PME, ainsi qu’à près de 7,5 millions de personnes. Pour mémoire, ce sont ces agri-PME qui fournissent à 95 % des petits exploitants agricoles d’Afrique subsaharienne, les outils et les services essentiels dont ils ont besoin pour accroître leur productivité et devenir rentables.
L’engagement financier de la Norvège et des États-Unis d’Amérique devrait également permettre aux agriculteurs d’accroître leurs rendements agricoles. Ce qui permettra de réduire l’insécurité alimentaire qui gagne du terrain en Afrique. Cette situation est en partie due au changement climatique, notamment la sécheresse.
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À Madagascar par exemple, les pluies sont rares dans la partie sud de l’île, plongeant 500 000 personnes dans une situation de crise nutritionnelle à Androy et Anosy, selon un rapport publié le 10 février 2020 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère malgache de l’Agriculture. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) indiquait en 2022 qu’au moins 20 millions de personnes sont exposées à un risque de famine en raison de la sécheresse qui s’aggrave au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.
À côté de la sécheresse, il faut signaler les mauvaises pratiques agricoles et alimentaires, les conflits, la pauvreté liée aux chocs économiques et aux inégalités, comme cause de l’insécurité alimentaire. Le nouveau fonds d’investissement lancé par la Norvège et les États-Unis d’Amérique soutiendra la création de près de 60 000 emplois dans le secteur privé agricole en Afrique.
Inès Magoum