Climate Chance: la position africaine des acteurs non étatiques pour la COP28, connue

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Climate Chance : la position africaine des acteurs non étatiques pour la COP28, connue ©Institut Français du Cameroun

La cinquième Conférence Climate Chance Afrique (CCCA2023) s’est refermée ce 24 octobre 2023 avec en toile de fond l’adoption de la Feuille de route de Yaoundé pour un habitat durable et la résilience climatique du continent. Le document élaboré par des experts et des élus locaux sera utilisé comme une proposition « solide et concrète » des acteurs non étatiques lors des prochaines rencontres planétaires à commencer par la 28e Conférence des parties sur le climat (COP28) en novembre prochain.

Du 23 au 24 octobre 2023 à Yaoundé au Cameroun, les deux jours de la Conférence Climate Chance Afrique (CCCA2023) auront été insuffisants aux participants pour épuiser les réflexions sur les sujets épineux du logement décent, de la planification urbaine ou encore de la coopération décentralisée pour le climat. Mais le plus dur a été finalement élaboré et adopté : la Feuille de route de Yaoundé pour un habitat durable en Afrique. Présenté comme « historique » pour le continent, ce document retrace en quelques six pages les recommandations des acteurs non étatiques pour accélérer le développement urbain durable.

Plusieurs obstacles y sont relevés, notamment une planification dépassée par la vitesse de l’urbanisation et de la démographie, un déficit de logements décents et abordables, l’explosion des logements informels, l’absence de données disponibles et fiables pour élaborer des politiques de planification urbaine adaptées, la coordination insuffisante entre le local et le national. Des défis auxquels se greffent des problématiques financières telles que le faible accès des villes africaines au financement international, l’insuffisance des budgets nationaux alloués aux villes africaines, le faible investissement privé ainsi que les « incapacités des gouvernements locaux à mobiliser la fiscalité locale ».

Parmi les recommandations des participants à cette cinquième Conférence figurent la promotion et l’intégration des matériaux et procédés locaux dans les politiques de construction, la mobilisation de ressources financières pour que les territoires investissent davantage dans les énergies renouvelables face au déficit énergétique actuel. Mais c’est surtout le « renforcement des autorités locales » qui constitue l’action prioritaire à mener, comme l’ont expliqué Ronan Dantec, le président de l’association Climate Chance et Luc Gnacadja, l’ancien ministre de l’Environnement du Bénin.

La COP28 à l’horizon

Au-delà de cette rencontre qui a eu pour cadre l’Institut français du Cameroun (IFC), le signal envoyé est celui d’une Afrique forte et préparée plus que jamais à faire entendre sa voix lors des prochaines discussions internationales sur la transition écologique. D’abord à la 28e Conférence des parties sur le climat (COP28) qui s’ouvre le 28 novembre 2023 aux Émirats arabes unis (EAU). La Feuille de route de Yaoundé apparait donc comme une proposition concrète du continent au prochain rendez-vous de Dubaï particulièrement sur le 11e objectif de développement durable (ODD11) axé sur la ville inclusive et durable.

Pour y parvenir, Thierry Marchand l’ambassadeur de France au Cameroun, et même Yannick Noah le tennisman, musicien et promoteur d’espaces culturels écologiques sont tous unanimes que ce soit en discours diplomatique ou en mélodie : il faut inclure les populations pour bâtir un environnement vivable et en phase avec la nature. Un appel formulé autrement par l’ancien ministre béninois de l’Environnement : « Aujourd’hui on ne peut plus faire de l’urbanisme sans intégrer les populations », martèle Luc Gnacadja.

Le financement en berne… un an avant le Forum urbain mondial au Caire

Pour d’autres acteurs tels qu’Augustin Tamba, le président de l’association des Communes et villes unies du Cameroun (CVUC), le financement est le nerf de la guerre. Il a regretté les lenteurs sur la promesse de financement de 100 milliards de dollars des pays du nord dans le cadre de l’Accord de Paris qui devait permettre la résilience des « pays non pollueurs subissant les chocs climatiques ». La question sera sans doute au cœur du 12e Forum urbain mondial (WUF12) qui se tient en novembre 2024 au Caire.

Lire aussi-Pour 4 acteurs du climat, l’habitat durable est gage d’un développement urbain réussi

C’est que les élus locaux, notamment d’Afrique peinent à implémenter les résolutions internationales liées à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, en raison du manque de financements. En Égypte où la Feuille de route de Climate Chance inspirera aussi les échanges, les yeux seront également rivés vers les grandes industries sensées se prononcer depuis belle lurette sur leur apport officiel en capitaux dans cette impasse. Il y a également ces partenaires au développement et des banques commerciales pointés du doigt parce qu’ils sont réfractaires à l’idée de financer les projets verts portés par les collectivités territoriales. Les mois à venir s’annoncent donc décisifs pour ces bailleurs de fonds qui sont par ailleurs invités à se  réformer  dans le but d’atteindre les 17 ODD d’ici à 2030.

Benoit-Ivan Wansi

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