Le secrétariat exécutif de la Commission des forêts d'Afrique centrale (Comifac), annonce l’adhésion de la République d’Angola à l’institution en tant que onzième État-membre. Du fait de sa situation géographique, l’Angola offre à la Comifac un territoire d’action stratégique, vers le sud du continent et vers l’Océan Atlantique. Le pays d’Afrique australe n’en est pas moins avantagé.
La République d’Angola devient le 11e État-membre de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), un organisme commun aux pays de la sous-région en charge de la coordination des actions en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers. La lettre d’adhésion de l’Angola a été signée le 20 octobre 2021 par son président, João Lourenço, après un vote à l’Assemblée nationale angolaise.
Pour Jules Doret Ndongo, ministre camerounais en charge des Forêts et de la faune, et par ailleurs, président en exercice de la Comifac, il s’agit là d’une adhésion historique. « La Comifac doit s’agrandir pour assurer la survie de notre bassin forestier, premier puits de carbone au monde, si crucial pour l’avenir de l’humanité. Nous espérons accueillir d’autres pays du continent… et même d’ailleurs, dans les prochains mois. Toutes les énergies et synergies doivent converger pour le bassin forestier du Congo » affirme Jules Doret Ndongo.
Une adhésion nécessaire pour l’Angola, bien qu’il s’agisse d’un pays d’Afrique Australe. « Mon pays se devait de rejoindre la Comifac dans sa noble mission de protéger les forêts d’Afrique centrale. Nos destins étaient liés depuis longtemps et notre adhésion vient formaliser cette situation. Nous travaillons déjà main dans la main et invitons nos partenaires techniques et financiers à nous rejoindre dans notre tâche » affirme Paula Cristina Francisco Coelho, la ministre angolaise de l’Environnement.
Une situation commune
Selon la Comifac, plus de 16,6 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée entre 2000 et 2014 dans le bassin du Congo. Plus largement, les feux de forêt en Afrique subsaharienne représenteraient un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’Angola dont le territoire est limitrophe à la sous-région Afrique centrale, connaît un péril semblable. Son couvert forestier, qui occupe environ 40% de sa surface, est en danger, et a diminué de 5,3% entre 2002 et 2020, selon Global Forest Watch. Mais l’adhésion de l’Angola à la Comifac, apporte une lueur d’espoir pour la protection de ces écosystèmes forestiers du bassin du Congo. Du fait de sa situation géographique, le pays offre à la Comifac un territoire d’action stratégique, vers le sud du continent et vers l’océan Atlantique.
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L’Angola participera aussi à la collecte et à la publication de données cruciales pour l’adaptation des politiques publiques dans cette zone exceptionnelle et fragile. Étendues sur 268 millions d’hectares, la couverture forestière du bassin du Congo abrite 10 000 espèces de plantes – dont 30% sont endémiques – 1 300 espèces d’oiseaux, 400 espèces de mammifères ainsi que des animaux mythiques comme l’okapi, le gorille des montagnes, le chimpanzé et bien d’autres.
Boris Ngounou