Il n y a pas que l’Afrique qui est prise en otage par les inondations spectaculaires et les sècheresses prolongées. Contrairement aux récits habituels des médias et des organisations non gouvernementales (ONG) qui alertent constamment sur le manque d’actions en faveur de la résilience sur le continent, l’Europe elle aussi n’est pas préparée à faire face à l’augmentation des risques climatiques.
C’est le résultat du tout premier rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) sur la question. En effet, « l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement sur le globe », indiquent les experts de l’agence avant de souligner que l’heure est à l’identification et à la concrétisation « des priorités politiques liées à l’adaptation et aux secteurs sensibles au changement climatique ».
Les Européens handicapés par les changements climatiques ?
L’AEE dont le siège se trouve à Copenhague au Danemark redoute le pire pour les années à venir en particulier dans le sud de l’Europe (Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Malte et Portugal) où les évènements météorologiques commencent à peser sur l’économie, avec notamment la perte de la biodiversité, la destruction des infrastructures, la pénurie d’eau pour la productivité agricole, etc.
Toutefois et au-delà des constats de ce rapport, certains gouvernements ont compris qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure, notamment en renforçant le budget consacré à la transition écologique. En France, celui-ci est passé de 33 milliards d’euros en 2023 à 40 milliards d’euros en 2024. C’est presque le montant alloué à la défense (47,5 milliards d’euros) par le parlement français.
Le fameux « pacte vert » qui sauvera le vieux continent
Ceci laisse présager que l’environnement est au rang des priorités dans ce pays où le réchauffement climatique est classé parmi les principales préoccupations des populations. Mais les seuls efforts de Paris ne pourront pas sauver la politique climatique de l’Europe. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne (UE) prépare un Pacte vert.
Il s’agit d’un ensemble de mesures à 1 000 milliards d’euros (à mobiliser sur 10 ans) visant la réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030. La mesure la plus concrète à cette échéance sera l’interdiction pour les véhicules thermiques de circuler au sein des 27 nations de l’institution. Les États membres se sont donc fixé l’objectif commun de développer un marché régional puissant pour la fabrication et la commercialisation des véhicules électriques.
Quid de l’Afrique ?
En faisant la promotion des modes de transports respectueux de l’environnement, l’UE renonce ainsi aux carburants (essence, diesel) à l’origine de la pollution atmosphérique et qui accentuent le dérèglement de la planète. Un modèle que l’Afrique n’est pas encore près d’expérimenter (manque de financements et de volonté politique) en dépit de sa vulnérabilité aux aléas climatiques.
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Les inondations historiques (Lybie), les cyclones à répétition (Madagascar, Mozambique), les sècheresses meurtrières qui se succèdent dans la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie et Kenya) et leurs lots de conséquences sur les moyens de subsistance des populations devraient peut-être inciter à une révolution en faveur de l’atténuation du changement climatique sur le continent africain.
Benoit-Ivan Wansi