Les unités forestières d’aménagement (UFA) de CIB-Olam, une filiale du groupe international d’agrobusiness Olam international, sont désormais toutes certifiées Forest Stewardship Council (FSC) à 100 %. La société CIB-Olam, située à Pokola, dans la région de la Sangha, au nord de la République du Congo, vient d’obtenir la dernière certification pour Mimbeli-Ibenga, sa quatrième UFA.
La société CIB-Olam, spécialisée dans l’exploitation forestière, la transformation industrielle et la consommation de bois, a obtenu sa première certification FSC en 2006 pour l’unité de Kabo. Il s’agissait alors de la première certification FSC obtenue en République du Congo. Ont alors suivi Pokola en 2008 et Loundoungou en 2011.
Les critères de certification du FSC
Pour obtenir la certification FSC, les demandeurs doivent respecter 10 principes, 70 critères et 379 indicateurs. Ce processus demande des mois, voire des années de travail. Parmi les principes prioritaires du FSC, une organisation mondiale responsable du respect de la gestion durable des forêts dans le processus de production du bois et des produits à base de bois, figure le respect des lois nationales en vigueur, des droits des travailleurs et des droits des peuples autochtones. L’autre principe essentiel est la facilitation des relations avec les communautés et un respect strict des écosystèmes et de la biodiversité, notamment via la préservation des zones à hautes valeurs de conservation. La lutte contre le braconnage représente également un volet important de la certification. Par ailleurs, les pratiques de prélèvement dans leur ensemble sont extrêmement rigoureuses et préservent l’environnement tout en mettant l’accent sur la sécurité.
La concession de Mimbeli-Ibenga est passée par toutes ces étapes avant d’être certifiée FSC. Après examen des données de l’UFA par le FSC, il apparaît que sur les 650 000 hectares, que compte la concession de Mimbeli-Ibenga, 119 934 hectares ont été intégralement protégés et 78 023 hectares ont été mis à la disposition des populations locales pour leur subsistance.
Les espèces qui devront être protégées à Mimbeli-Ibenga
L’UFA de Mimbeli-Ibenga est une merveille de biodiversité. Elle comporte 375 738 arbres dont plus de 290 espèces ont été répertoriés par le FSC. Sur cette concession vivent également plus de 33 espèces de mammifères dont des éléphants, des chimpanzés et des gorilles. Ces espèces seront aussi protégées dans le cadre des principes FSC de la protection de la faune.
Grâce à la certification de l’UFA de Mimbeli-Ibenga, le bassin du Congo compte désormais plus de 5 392 millions d’hectares de forêts certifiées FSC répartis entre la République du Congo (5 392 000 000 hectares), le Cameroun (5 392 000 000 hectares), et le Gabon (5 392 000 000 hectares).
Toutefois, pour le Gabon comme pour les autres pays de la région Afrique centrale, beaucoup reste encore à faire. Les ressources forestières du Gabon sont menacées par l’exploitation illégale et l’application de mauvaises pratiques environnementales. Le pays est considéré comme l’un des pays les plus densément pourvus de couvert forestier au monde. Il abrite plus de 85 % de la forêt équatoriale, mais à peine trois entreprises d’exploitation et de production de bois sont labellisées.
Pour mieux protéger sa biodiversité, le gouvernement gabonais a signé le 31 janvier 2020 un accord de partenariat avec le FSC. Cet accord devrait assigner un label écoresponsable à toutes les concessions gabonaises d’ici à 2022. La certification FSC devrait également améliorer le droit des travailleurs gabonais et permettre l’accès obligatoire à l’éducation pour les familles vivant dans les zones d’exploitation.
Les difficultés rencontrées dans le cadre de cet accord
L’accord signé entre le gouvernement gabonais et le FSC ne fait pas l’unanimité dans le pays. Les petits exploitants et quelques membres de la société civile voient dans ce partenariat une pratique trop coûteuse et anticoncurrentielle, dont le coût représenterait 5,30 euros (près de 3 280 francs CFA) par m3 de bois de grume exploité. Face à ces réticences, le FSC a rassuré les exploitants en annonçant qu’une mutualisation des coûts serait possible.
Inès Magoum