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CONGO : l’association Noé obtient la gestion du parc national de Conkouati-Douli

CONGO : l’association Noé obtient la gestion du parc national de Conkouati-Douli©edeantoine/Shutterstock

Noé obtient une nouvelle délégation de gestion de réserve de biodiversité en Afrique. Il s’agit du parc national de Conkouati-Douli au Congo. Les autorités de ce pays d’Afrique centrale ont choisi l’organisation non gouvernementale (ONG) française pour la conservation de la biodiversité de cet espace naturel situé au sud-ouest du Congo.

« Dans le cadre des activités d’appui à la gestion des aires protégées, Noé s’est porté candidat en 2019 auprès du ministère congolais de l’Économie forestière à l’occasion du recrutement d’une organisation pour l’appui à la gestion du parc national de Conkouati-Douli », indique Noé.

Une importante réserve de biodiversité à préserver…

Le parc national de Conkouati-Douli  est l’une des plus grandes réserves de biodiversité du Congo, avec une superficie de 504 950 km2. Il est situé à cheval sur les districts de Nzambi et de Madingo-Kayes, dans l’extrême nord-ouest du département de Kouilou. Le parc se trouve aussi à proximité des villages de Cotovindou et Louléma, le long de la frontière entre le Congo et le Gabon.

L’espace naturel est arrosé par trois cours d’eau à savoir Noumbi, Ngongo et Niambi. Il dispose d’une flore très dense, typique des végétations équatoriales. Ses forêts luxuriantes offrent un cadre de vie à plus de 8 000 chimpanzés et 2 000 gorilles des plaines occidentales. Le parc national de Conkouati-Douli abrite également plus de 1 000 éléphants de forêt. Ces pachydermes côtoient de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs qui viennent squatter les nombreuses zones humides du parc.

Des chimpanzés dans le parc national de Conkouati-Douli ©GUDKOV ANDREY/Shutterstock

« La grande lagune de Conkouati et son embouchure bordée de mangroves, accueillent également des hippopotames et lamantins et est en même temps une véritable zone frayère pour les nombreuses espèces de poissons et espèces marines telles que les raies et requins du golfe de Guinée. Les grandes plages du parc font partie du deuxième plus important site au monde (après la Guyane) pour le ponte des tortues Luth, un imposant reptile préhistorique pesant jusqu’à 900 kg », explique Noé.

Le défi de Noé

Selon Noé, le parc national de national de Conkouati-Douli  joue aussi un rôle social et économique au Congo. Son espace maritime de plus de 1 200 km² permet le « renouvellement des stocks de poissons pour le pays et qui pourraient permettre le développement d’une filière de pêche artisanale pourvoyeuse d’emplois et de revenus économiques pour les communautés locales ».

Mais à l’intérieur des terres, la situation est tout autre. Les habitants des villages de Mpélla, Sia-Louvakou et Tchibota (situés autour du parc) se plaignent régulièrement des incursions des éléphants dans leurs plantations de manioc. Le parc fait face à des menaces beaucoup plus grandes comme l’exploitation forestière, l’exploitation minière, du pétrole et de la pêche commerciale pratiquée par les chalutiers chinois. Commun à d’autres parcs nationaux africains, le problème du braconnage se pose aussi à Conkouati-Douli où les routes bordant et traversant la réserve facilitent la circulation des braconniers. Noé a désormais la responsabilité de trouver des solutions à tous ces maux.

Jean Marie Takouleu

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