La délégation de l’Union européenne (UE) à Brazzaville a saisi l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet d’Appui au secteur privé (ASP) au Congo. L'objectif est de favoriser l’implication des entreprises du secteur forestier opérant au Congo dans la gestion responsable des forêts, conformément à l'Accord de partenariat volontaire (APV-FLEGT) signé entre la République du Congo et l'Union européenne en 2010.
Redorer le blason de l’exploitation forestière au Congo. C’est ce à quoi s’attelle l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT). Dans un communiqué publié le 15 janvier 2024, l’organisation qui assure la mise en œuvre de projets internationaux dédiés à la gestion durable et responsable des forêts tropicales, dit avoir été sollicitée à cet effet par la délégation de l’Union européenne (UE) à Brazzaville. Pour l’UE, la filière bois congolaise est souvent l’objet de préjugés à cause de la méconnaissance des efforts entrepris en matière de gestion durable des forêts.
Pour améliorer la perception sur la filière bois congolaise, l’ATIBT a pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre le projet d’Appui au secteur privé (ASP) au Congo. Cette initiative vise à améliorer la gouvernance forestière en renforçant les capacités des associations professionnelles telles qu’Unibois et la Fédération forêt d’Unicongo (Union patronale et interprofessionnelle du Congo), ainsi que des entreprises du secteur forestier opérant dans ce pays d’Afrique centrale. L’objectif est de favoriser leur implication dans la gestion responsable des forêts, conformément à l’Accord de partenariat volontaire (APV-FLEGT) signé entre le Congo et l’UE en 2010.
Lire aussi-BASSIN DU CONGO: les objectifs du nouveau schéma régional de certification forestière
À travers ce projet, il est surtout question pour l’ATIBT de susciter un changement de perception, en montrant que des entreprises forestières, loin des stéréotypes, sont engagées dans une démarche responsable. En promouvant ces actions positives, l’objectif est de créer une dynamique favorable à une plus grande reconnaissance des efforts entrepris par le secteur privé forestier pour assurer la pérennité des forêts du Congo, tout en encourageant la diversification et la valorisation des ressources forestières moins exploitées.
Une filière bois accusée de déforestation catastrophique
Une étude, publiée le 13 janvier 2017 par une équipe d’experts dirigée par le professeur Peter Potapov de l’Université du Maryland, révèle en effet qu’entre 2000 et 2013, l’Afrique a vu disparaître 101 000 km2, soit 10%, de ses paysages forestiers intacts. Une situation qui concerne à plus de 90%, les forêts du bassin du Congo, la seconde forêt tropicale du monde. Et l’étude de conclure qu’à ce rythme, tous les pays du bassin du Congo, à l’exception de la République démocratique du Congo (RDC), verront disparaître l’ensemble de leurs paysages forestiers intacts au cours des 60 prochaines années. Ce qui représentera une catastrophe écologique.
Boris Ngounou